Rosewood : un hôtel de luxe à Sao Paulo, en prémices d’un essor mondial

La marque de luxe Rosewood étend son empreinte à l'international. L'ouverture d'un hôtel à Sao Paulo, projet auquel Jean Nouvel et Philippe Starck ont participé, précède d'autres développements à Amsterdam, Munich, Rome, Doha ou Mexico.
Chambre du Rosewood Sao Paulo.
Chambre du Rosewood Sao Paulo.

Du luxe, de la végétation tropicale à foison, de l’art et du design, des espaces événementiels exclusifs : Rosewood, propriétaire du Crillon à Paris, signe de belle façon son arrivée à São Paulo. La marque de luxe s’est installée au coeur de la principale métropole business du Brésil, à proximité de l’Avenida Paulista. Et pourtant, le complexe qui l’abrite tranche avec la frénésie de la ville. Oasis urbaine au parti-pris durable fort, le projet se présentant comme l’un des plus écologiques du Brésil, la Cidade Matarazzo englobe des bâtiments du début du XXe siècle transformés en résidences privées, magasins haut de gamme et lieux de divertissement. Parmi ceux-ci, une ancienne chapelle et l’ancienne maternité Matarazzo, l’une des principales de la cité pauliste, participent au chic de l’hôtel.

Elégance et luxe tropical

Plusieurs personnalités se sont penchées sur le berceau du Rosewood Sao Paulo, l’entrepreneur Alexandre Allard notamment, pour le projet immobilier, mais surtout deux stars françaises de renommée mondiale : Jean Nouvel pour la conception de la tour-jardin verticale qui abrite certaines chambres et flanque les bâtiments historiques, et Philippe Starck pour le design et l’aménagement du lieu. 57 artistes et artisans brésiliens – notamment Caligrapixo, Vik Muniz et Virgilio Neto – ont travaillé à créer sous sa direction une collection d’art permanente de 450 œuvres ; un vrai musée d’art contemporain célébrant la beauté naturelle du pays, sa faune et sa flore, mais aussi sa richesse culturelle et historique. « Ce fut un véritable honneur de contribuer à donner vie à un projet hôtelier aussi unique dans l’une des villes les plus dynamiques du monde, a déclaré le directeur général de l’hôtel, Edouard Grosmangin. L’équipe derrière le Rosewood São Paulo a passé une décennie sur ce projet pour s’assurer qu’il honore et célèbre le patrimoine de la ville tout en insufflant une nouvelle vie à la destination.« 

Les résidents de la ville pourront ainsi profiter de six lieux de restauration animés, mêlant expériences gastronomiques, lounge jazzy et détente avec des bar et restaurant au bord d’une piscine baignée de verdure. Le tout sera complété dans le courant de l’année par un nouveau concept bien-être baptisé Asaya. Quant aux voyageurs d’affaires VIP, ils pourront du confort et de l’élégance de ses 160 chambres et suites de l’hôtel. Situé au coeur de la métropole business, le Rosewood São Paulo se destine aussi aux événements corporate avec un vaste espace meetings de 2 045 m2 composé, entre autres, d’une ballroom de 800 m2 et de deux salles de réunion modulables de 40 personnes. A cela s’ajoute un pavillon dédié aux événements avec un foyer et deux salles de réunion donnant sur un jardin pouvant accueillir des cocktails de 400 personnes en plein air. Pour compléter l’offre, l’établissement prête aussi son cinéma et sa chapelle historiques pour des événements allant de 100 à 200 personnes.

Rosewood accélère son expansion à l’international

L’arrivée de Rosewood en Amérique du Sud poursuit l’essor de cette marque née aux Etats-Unis avec un premier hôtel à Dallas en 1979, The Mansion on Turtle Creek, mais qui a pris un rayonnement mondial depuis sa reprise en 2011 par le groupe hong-kongais New World Hospitality. Rebaptisé Rosewood Hotel, ce groupe a commencé par étendre l’empreinte de sa marque de luxe en Asie avec, à partir de 2014, des ouvertures à Pékin, Guangzhou, Sanya et Hong Kong en Chine, d’autres à Bangkok, Phuket, Phnom Penh et Luang Prabang.

Et d’autres sont encore à venir en Asie avec, dans l’agenda, des resorts à Hermana Mayor aux Philippines en 2023, à Hoi An au Vietnam et dans l’archipel d’Okinawa au Japon en 2024, avec une retraite ultra haut de gamme composée de 55 villas posées au bord de plage. A côté de ces développements loisirs, le groupe a aussi pour projet de s’implanter dans les quartiers d’affaires des principales métropoles chinoises avec des ouvertures prévues à Ningbo en 2023, à Shenzhen en 2025, à Chendgu et Hangzhou en 2026, à Shanghai en 2028 et à Chongqing en 2030.

Rosewood a repris le luxueux hôtel Villa Magna à Madrid.
Rosewood a repris le luxueux hôtel Villa Magna à Madrid.

Le groupe, qui compte aujourd’hui une petite trentaine d’hôtel dans le monde, ne fleurit pas seulement sur sa terre d’adoption, l’Asie, ou sur son sol originel, l’Amérique du Nord. Depuis l’acquisition du palace parisien Le Crillon en 2017, Rosewood est parti à la conquête des grandes villes mondiales. En octobre dernier, le groupe a procédé à Madrid comme il l’avait fait à Paris avec la reprise après rénovation d’un des fleurons de l’hôtellerie de luxe locale, la Villa Magna.

Son essor en Europe va se poursuivre cette année avec l’ouverture d’un hôtel à Vienne, au sein d’un bâtiment qui fut le siège de la banque Erste Group. Situé dans le centre historique de la capitale autrichienne, sur la Petersplatz, l’hôtel proposera 99 chambres et suites. En 2023, ce sera au tour d’Amsterdam, Munich et Rome de découvrir la marque, en plus d’un resort à Porto Cervo, en Sardaigne et d’une adresse à Venise.

Métamorphoses de bâtiments historiques en Europe

Tandis qu’à Amsterdam, le Rosewood sera intégré dans un bâtiment du XVIIe siècle, l’ancien palais de justice bordant Prinsengracht, à Rome comme à Munich la marque s’installera dans les murs d’anciennes banques. A savoir le siège de la Banca Nazionale del Lavoro sur la via Veneto dans la capitale italienne, avec trois bâtiments du début du XXe siècle transformés en 157 chambres et suites, et celui de la banque de l’Etat de Bavière dans la métropole allemande, ainsi que le Palais Neuhaus-Preysing adjacent, métamorphosé en un hôtel de 132 chambres, également doté d’un espace séminaires pouvant accueillir 400 personnes.

Enfin, en 2024, l’hôtelier asiatique ajoutera une deuxième adresse à Londres avec la transformation attendue de l’ancienne ambassade américaine dessinée dans les années 60 par l’architecte Eero Saarinen. Donnant sur Grosvenor Square, dans le quartier de Mayfair, The Chancery Rosewood offrira 130 chambres et un vaste espace meetings doté notamment d’une ballroom pour 700 personnes.

Alors qu’en Europe, le groupe Rosewood profite de la réhabilitation de bâtiments chargés d’histoire, ce sont des choses beaucoup plus neuves. Ainsi, à l’abord de la coupe du monde de football au Qatar, la marque de luxe s’installera au coeur de Doha, au sein de deux tours aux façades inspirées par la barrière de corail. Toujours au Moyen-Orient, où Rosewood est déjà présent à Abu Dhabi et à Jeddah, une deuxième adresse s’ajoutera en 2025 en Arabie Saoudite à Riyad, avec un hôtel intégré au complexe immobilier Diriyah Gate, voisin du site classé à l’UNESCO At-Turaif.

Quant à la zone Amériques-Caraïbes, en plus de resorts attendus à Saint Barthélémy, Antigua, à Hawaï et dans la région de la Riviera Nayarit au Mexique, Rosewood proposera trois hôtels d’affaires flambant neufs, l’un à Mexico City, dans le quartier de Polanco, un autre à Houston, dans le district de Uptown, et le denrier en 2026 à San Francisco, dans le quartier de Transbay District.

Le Rosewood Mexico City, attendu en 2024.
Le Rosewood Mexico City, attendu en 2024.