
Entreprises, services de l’Etat, particuliers : le plan de sobriété générale annoncé par le gouvernement à la porte de Versailles entend impliquer l’ensemble de la société dans son objectif de réduction de 10% la consommation d’énergie. Un appel à la chasse au gaspi entendu par plusieurs acteurs du voyage et du tourisme d’affaires. Egalement réunie à la porte de Versailles, la filière événementielle a annoncé s’être organisée, « dans un esprit volontariste« , pour répondre à la sollicitation de l’Etat avec « des actions concrètes, impactantes et applicables quasi instantanément« , ont précisé Renaud Hamaide et Pierre-Louis Roucaries, co-présidents d’UNIMEV.
Plusieurs mesures d’urgence ont en effet été actées avec l’Etat par les principales organisations professionnelles du secteur, notamment l’UNIMEV, Coesio et LEVENEMENT. A commencer par la baisse de 10% du « point de consigne » – la température constante à maintenir au cours d’un événement – par rapport à l’édition précédente. Parmi les autres actions qui seront mises en place, la filière s’engage sur l’extinction de l’éclairage extérieur des sites 2h00 après la fin de l’ouverture au public, sur celles des stands en dehors des heures d’ouverture ou encore sur la mise à l’arrêt des chambres froides et de la ventilation lors des longues périodes de non-exploitation. Le remplacement progressif des ampoules thermiques par des LED fait aussi partie des mesures annoncées.
Ajustement de la température à 19° dans les hôtels, y compris dans les chambres, thermostat fixé à 17° quand les lieux – salles de réunion, chambres, couloirs – ne sont pas occupés, fermeture des piscines extérieures chauffées dans 70 hôtels, réduction de l’amplitude horaire des saunas et hammams, limitation des stocks d’aliments congelés, minibars mis à l’arrêt sauf pour un besoin d’ordre médical : dans une interview au quotidien Les Echos, Brune Poirson, directrice du développement durable de Accor, a décliné le plan d’action du groupe hôtelier, ajoutant aux recommandations du gouvernement vis-à-vis des établissements recevant du public des mesures propres aux hôtels du groupe. Par exemple, les clients devront faire la demande expresse de changer leurs draps. « En tant que leader du marché, nous avions la responsabilité d’aller plus loin« , a-t-elle indiqué.
Baisse de température, écoconduite et mobilité douce dans le cadre du plan de sobriété
Le plan de sobriété énergétique passe aussi et surtout par les transports, le ferroviaire étant évidemment un gros consommateur d’énergie. Début septembre, un groupe de travail « Transports » avait été lancé dans ce cadre. Parmi les acteurs réunis autour de la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, et du ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune, on retrouvait aussi bien la SNCF et la RATP qu’Air France et ADP ou encore les sociétés concessionnaires d’autoroutes.
L’engagement des opérateurs du secteur des transports porte sur la généralisation de l’écoconduite des transports en commun et des trains, les ministres Clément Beaune et Olivier Véran s’étant dans ce cadre rendus le 7 octobre à la gare Montparnasse pour promouvoir l’outil « Opti Conduite » de la SNCF. En outre, une diminution de l’éclairage et des publicités lumineuses est prévue dans les gares et stations.
En ce qui concerne l’aérien, les aérogares sont invitées à maîtriser la consommation énergétique en optimisant le chauffage et la climatisation, tandis que, côté opérations des compagnies, les mesures préconisées concernent le recours à l’énergie électrique lorsque l’avion est au sol, le roulage sur un seul moteur et l’optimisation des routes aériennes pour limiter la consommation de kérosène.
Les entreprises sont aussi invitées à participer à l’effort général. En accord avec les organisations patronales et syndicales, le plan définit une quinzaine d’actions concrètes à mettre en œuvre telles l’abaissement de la températures des locaux, l’extinction de l’éclairage intérieur des bâtiments et de l’éclairage extérieur au plus tard à 1 h du matin ou la mise en place d’un éclairage modernisé avec des automatismes de détection de présence.
Mais ces mesures portent aussi sur la mobilité et les déplacements professionnels, le gouvernement reprenant à son compte des tendances actuelles comme des voyages d’affaires à l’agenda regroupé et la suppression des voyages inutiles. Le train doit aussi être privilégié pour des temps de trajet inférieur à quatre heures. L’Etat s’engage aussi à participer au déploiement du forfait mobilités durables. Enfin, le recours au télétravail est l’une des mesures envisagées en cas de forte tension sur le réseau électrique.