
Soleure pourrait a priori paraître pour un voyageur étranger n’importe quelle petite ville de Suisse. La cité de 18 000 habitants possède une vieille ville médiévale aux fenêtres fleuries de géraniums, aux innombrables fontaines également agrémentées de massifs de fleurs. Une ville qui respire l’opulence et la quiétude avec ses banques, sa tour et son horloge astronomique ou encore son musée des beaux-arts.
Et pourtant, l’élégance des façades distingue Soleure ; une élégance peu commune pour une ville de cette taille. Tout autant que cette gigantesque cathédrale de pierres blanches dont l’imposant dôme écrase la silhouette de la ville.
Des ambassadeurs royaux, des Jésuites et Napoléon…
De fait, bastion de la Contre-Réforme, Soleure fut élue en 1530 ville de résidence des ambassadeurs du Royaume de France. Qui influencèrent grandement la ville jusqu’à leur départ en 1792, avec la fin de la monarchie. On leur doit notamment la construction d’églises de style baroque et classique, magnifiant la religion catholique. C’est le cas de la très belle église des Jésuites bâtie en 1680 et donc de la cathédrale, chef d’œuvre construit en 1762 par un architecte italien.

La présence des ambassadeurs français créait alors une véritable « cour », où les patriciens faisaient étal de leur bienséance à travers leurs somptueuses demeures. On admirera donc les riches façades au gré de promenades le long de la Hauptgasse. Pour finalement s’arrêter devant l’hôtel de la Couronne face à la cathédrale, l’un des plus anciens hôtels de Suisse.
L’un des hôtes les plus célèbres de l’hôtel fut Bonaparte, en 1797. Excédé par l’accueil réservé du gouvernement bernois et craignant pour sa vie, le futur Napoléon se contenta d’un verre d’eau et partit immédiatement. En laissant cependant une ardoise de plus de 2 580 louis d’or, somme dépensée pour les préparatifs à sa venue. La facture est toujours affichée dans le hall de l’hôtel. Et attend toujours le règlement de l’Etat français !