
Valence était sous les feux de l’actualité cette année, à la fois Capitale mondiale du Design et Capitale européenne du tourisme intelligent, en partage avec Bordeaux. Cette dernière distinction fut l’occasion d’y tenir fin novembre un congrès international permettant à cette métropole espagnole de 800 000 habitants de promouvoir ses actions et projets en matière « de durabilité, d’accessibilité, de numérisation et de valorisation de son patrimoine culturel et touristique« . Avec des ambitions autant envers la clientèle loisir que sur le MICE, un secteur d’activité en pleine reprise post-covid, Valence se pose en alternative à Madrid et Barcelone. D’autant que les tarifs hôteliers, de la restauration, des activités et autres prestations y sont plus attractifs comparé à ses deux rivales.
La troisième ville d’Espagne possède une bonne image, notamment depuis l’accueil en 2007 et 2009 des régates de l’America’s Cup. Une image surtout renforcée par la construction, au tournant des années 2000, de la Cité des Arts et des Sciences dont les édifices aux lignes futuristes dessinées par le célèbre architecte local Santiago Calatrava sont largement ouverts aux évènements. Concernant le tourisme d’affaires, l’America’s Cup a laissé en héritage le Veles e Vent, superbe bâtiment blanc à l’architecture légère et anguleuse conçu par l’architecte anglais David Chipperfield dont les espaces privatisables comptent plusieurs restaurants et terrasses, une salle de réunion et un étage d’exposition d’une capacité d’accueil jusqu’à 700 personnes, le tout en surplomb de la marina.


hébergé dans l’ancienne poste de Valence
Du côté de la Cité des Arts, la nouveauté réside dans la transformation de l’impressionnante agora en un espace culturel de 6 500 m2, le CaixaForum, piloté par la fondation de la banque espagnole. Un lieu où les entreprises trouvent à leur disposition un auditorium de 296 places, une salle de réunion pour 63 personnes, une agora pouvant accueillir 300 personnes, en plus d’un restaurant de 100 couverts. Elles peuvent par ailleurs profiter de la proximité de l’Oceanografic, grand aquarium dont les pavillons tout aussi avant-gardistes abritent deux auditoriums -de 100 et 482 places -, proposent des terrasses extérieures pour des événements allant jusqu’à 600 personnes. Le tout est assorti de plusieurs salles pour des diners ou cocktails de 200 personnes au milieu d’immenses aquariums. Effet assuré pour ce plongeon au fond des mers du globe !
Avec sa silhouette futuriste elle aussi dessinée par Calatrava, le Palais des Arts Reina Sofia, qui renferme l’opéra de la ville, est l’une des autres adresses évènementielles clés de la ville. Située dans les jardins du Turia, aménagés dans le lit du fleuve détourné après sa dramatique crue de 1957, cette enceinte musicale offre un choix de solutions extrêmement varié, de la salle de réunion allant de 25 à 100 participants au foyer pouvant accueillir de 550 à 1 000 personnes en passant par les différents auditoriums de 370 à 1 470 places.
Loin de se limiter aux œuvres architecturales de Santiago Calatrava, Valence possède un riche patrimoine allant de l’époque antique à la période Art Déco. Durant leur séjour, les groupe peuvent justement profiter d’une visite guidée en français, à pied ou en bicyclette, autour de cette thématique associant architecture et histoire. Certains édifices emblématiques accueillent d’ailleurs régulièrement des évènements comme la délicate Bourse de la soie, datant de la fin du XVe siècle, mais aussi le Centre del Carme Cultural Centre (CCCC), un ancien monastère devenu un haut lieu de la culture locale, ou encore le très Art nouveau Palais des Expositions.
Un patrimoine historique varié
Ancienne poste à l’exubérante architecture à peine postérieure à ce dernier, le Palais des communications, situé face à l’hôtel de ville, consacre depuis peu une partie de ses 9 400 m2 d’espaces aux expositions et évènements qui se déroulent sous son immense verrière colorée. Le patrimoine industriel n’est pas oublié avec Bombas Gens, une ancienne usine de bombes hydrauliques transformée en centre d’art contemporain. Un lieu original et branché où les cocktails et dîners de gala s’invitent au milieu des œuvres d’art, dans la cour pavée ou dans le restaurant étoilé de Ricard Camarena installé dans une aile du bâtiment.


Dans son positionnement, la ville s’engage pour un tourisme responsable en permettant aux organisateurs de calculer l’empreinte carbone de leurs opérations. Ceci afin d’en réduire les émissions au travers par exemple d’une suppression du plastique, au recours à des circuits courts pour la restauration ou à des modes de transport plus écologiques. Il est ainsi très aisé de se déplacer en bus ou métro (reliant même l’aéroport en 20 mn), mais aussi en deux roues (en location ou via le système de libre service) fort de son réseau de pistes cyclables.
Faisant, comme d’autres, reculer la place de la voiture, Valence a rendu récemment plusieurs espaces majeurs aux piétons, notamment la Plaza del Ayuntamiento, la Plaza de la Reina devant la cathédrale comme autour du marché central, un chef d’oeuvre moderniste dont la visite est un incontournable. « Valence est une ville à taille humaine, au tempérament très espagnol, et bien vivante grâce à ses habitants accueillants et partageurs à la différence de Barcelone dont les quartiers centraux ne sont peuplés que par les touristes« , souligne Jose Ferri, co-fondateur de l’agence Valencia DMC.
Des opération au vert dans la campagne valencienne
Dans l’air du temps, la destination joue la carte d’un tourisme plus durable avec des excursions proposées au sein de la réserve naturelle de l’Albufera, le plus grand lac côtier espagnol. Une balade en bateau traditionnel permet de rejoindre le Tancat de la Pipa, zone d’observation ornithologique, le lac constituant une étape sur des parcours de migration. Membre de l’ONG Accio Ecologista Agro, le français Mathieu Lassalle y accueille les groupes dans le nouveau Visitor Center aménagé dans un ancien corps de ferme d’exploitation rizicole. « Nous expliquons également comment notre lagune de 90 hectares permet de traiter de façon naturelle l’eau du lac par les plantes qui s’y développent », explique-t-il.



Cette visite d’un milieu naturel unique peut débuter – ou s’achever, c’est selon – en bateau chez Nau Raco, véritable institution locale dont le restaurant déploie de multiples espaces (jusqu’à 350 pers.) pour travailler et surtout déguster la « véritable » paella, ce plat espagnol typique ayant été inventé à Valence. Avec le riz, l’orange est l’autre trésor de la campagne valencienne. Plusieurs plantations sont ainsi « MICE welcome » à l’image de la très élégante masia Campo Anibal, ancienne maison de maître du XIXe dont les épais murs cachent plusieurs espaces de réception, de 230 à 1200 personnes. A l’ombre de ses 6 000 orangers, le domaine Masia de Xamandreu met également à disposition ses terrasses ainsi que ses salons aménagés dans la demeure historique et plusieurs dépendances, pour des événements allant de 20 à 1200 participants.
Y aller
Vols Air France de Paris-CDG, Transavia et Vueling de Paris-Orly, Volotea de Nantes et Lyon, Ryanair de Beauvais, Marseille, Nantes, Toulouse et Bordeaux, Easyjet de Bâle-Mulhouse et Air Nostrum de Nice.