
Depuis son inauguration début 1967, les lignes épurées du palais de congrès de Versailles dialoguent avec l’emblématique château à deux pas de là, tissant un lien discret entre les Trente Glorieuses et le Grand Siècle. Doyen des palais de congrès français, Versailles Palais des Congrès s’est aujourd’hui refait une beauté. Fermé pour travaux en 2019, il aurait dû rouvrir ses portes en fin d’année dernière, mais covid oblige, l’amorce de cette nouvelle histoire n’a pu se faire que le 8 juillet dernier. Et ce, à l’occasion de l’assemblée générale de Coesio, réseau francophone des villes de congrès qui compte 73 destinations parmi ses membres, et...
Depuis son inauguration début 1967, les lignes épurées du palais de congrès de Versailles dialoguent avec l’emblématique château à deux pas de là, tissant un lien discret entre les Trente Glorieuses et le Grand Siècle. Doyen des palais de congrès français, Versailles Palais des Congrès s’est aujourd’hui refait une beauté. Fermé pour travaux en 2019, il aurait dû rouvrir ses portes en fin d’année dernière, mais covid oblige, l’amorce de cette nouvelle histoire n’a pu se faire que le 8 juillet dernier. Et ce, à l’occasion de l’assemblée générale de Coesio, réseau francophone des villes de congrès qui compte 73 destinations parmi ses membres, et en présence du ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, qui tenait à participer à l’événement pour des multiples raisons, familiale – sa grand-mère étant née dans la ville – , amicale aussi envers François de Mazières, le maire de la ville, mais aussi pour la place qu’occupe Versailles dans l’histoire et le rayonnement de la France à l’étranger.
Le palais des congrès de Versailles, « d’une très grande modernité à l’époque« , selon François de Mazières, a donc retrouvé tout son lustre, mais il s’est surtout adapté à l’air du temps avec une scénographie contemporaine. Son gestionnaire, le groupe Iris, a investi deux millions d’euros dans ce projet pour y intégrer les dernières innovations connectées et immersives. Avec une connexion à très haut débit dans tous ses espaces, le palais des congrès est notamment paré pour les événements hybrides, le tout renforcé par des écrans géants 4k, projecteur vidéo laser et éclairages robotisés. Par ailleurs, un soin particulier a été apporté à la sonorisation des espaces, l’amphithéâtre Richelieu étant équipé de systèmes de diffusion sonore conçus par un des leaders français du secteur, L-acoustics.
Versailles est, avec Paris, la ville francilienne la plus susceptible d’accueillir de grands événements internationaux
Mais c’est aussi sur la forme, l’embellissement du lieu, qu’ont porté les travaux. Son propriétaire, la ville de Versailles, a consacré quatre millions d’euros à cet effet, avec pour objectif de respecter l’histoire du bâtiment en valorisant son architecture de béton puissante évoquant les années 30 par une mise en valeur de la lumière et de ses éléments de décors Art déco. Œuvre de l’architecte Pierre-Edouard Lambert, un disciple d’Auguste Perret, le lieu a été repensé par Romain Greif, de l’agence GFTK Architectes, en ligne avec son esprit originel.

Avec ses 3 700 m² d’espaces modulables, son amphithéâtre pouvant accueillir 1 000 personnes, sa dizaine de salles de réunion et de sous-commissions, mais aussi son studio Lulli pour les événements connectés ou sa salle en rotonde Mazarin, dédiée aux expositions comme aux cocktails et dîners, le palais des congrès de Versailles rénové s’inscrit dans la nouvelle dynamique que la ville entend donner au tourisme d’affaires. « La ville a un potentiel qui demande à être valorisé« , remarque François de Mazières.
Facilement accessible depuis Paris et ses aéroports, proche de La Défense et du siège de nombreuses grandes entreprises, Versailles est, avec Paris, « la ville francilienne la plus susceptible d’accueillir de grands événements internationaux, estime son maire. Elle a tout pour devenir un haut lieu des rencontres des secteurs financiers, économiques et culturels de France, d’Europe, voire du monde entier. » Et François de Mazières de prendre pour exemple l’accueil du sommet sur l’attractivité française Choose France ou le projet de Silicon Valley à la française Paris-Saclay, dont Versailles serait le pôle culturel et touristique.

« La puissance d’attraction de Versailles à l’international est exceptionnelle, mais elle est sous-exploitée, constate le maire de la ville. Si vous prenez Cannes, dont la renommée est équivalente à Versailles, leur palais des congrès, plus récent, est mondialement connu, alors que le nôtre n’a pas connu le même élan, notamment par manque d’événements récurrents. » Le lancement d’une biennale de l’architecture et du paysage d’Ile-de-France, dont la deuxième édition aura lieu l’an prochain, s’inscrit dans ce sens. Versailles profite d’un autre atout, très porteur aujourd’hui bien qu’hérité du Grand Siècle et de Le Nôtre : « elle a été pensée autour de la nature. Versailles porte la marque du juste équilibre entre le bâti et le végétal« , remarque son maire.
C’est sur toutes ces bases que Versailles entend développer son attractivité sur le segment MICE, d’autant qu’avec une soixantaine de restaurants et 16 hôtels pour plus de 1000 chambres, elle est déjà bien équipée pour l’accueil des congressistes. Reste un manque selon la mairie : une offre hôtelière plus étoffée sur le très haut de gamme, pour l’instant limitée au Trianon Palace, de la marque de luxe du groupe Hilton Waldorf Astoria. Car si un hôtel ultra luxueux a récemment ouvert ses portes au sein du château, l’hôtel Le Grand Contrôle ne dispose que de 14 clés seulement.
François de Mazières a profité de l’occasion de la présence du ministre de l’Economie et des Finances pour pousser un projet, celui d’un hôtel de grand standing au sein du Couvent des Recollets. Voisin du palais des congrès, ce site militaire a vu sa vente approuvée par le ministère de la Défense. Mais qui serait bénéficiaire de la vente ? Bercy ou l’hôtel de Brienne ? La question reste en suspens et semble freiner les ardeurs du ministère de la Défense. « Je m’engage à rouvrir le dossier, le regarder attentivement, dans un esprit ouvert et bienveillant« , a répondu Bruno le Maire. Tout en soulignant « qu’un bon ministre des Finances dès qu’il y a de l’argent qui rentre, aime bien que ça atterrisse dans les caisses de l’Etat, et dans ses caisses plutôt que dans celles d’un autre ministère.«