
Après avoir décortiqué les tendances du voyage d’affaires dans son rapport Business of Travel 2023, présenté cet été, Accor consacre aujourd’hui une longue étude au futur des réunions et événements. Un futur qui s’annonce sous les meilleurs auspices puisque, selon Sophie Hulgard, la directrice générale des ventes du groupe citant des prévisions de Statista, « la filière mondiale des réunions devrait être valorisée à 1,78 milliard de dollars US d’ici 2030 ». Contre un peu moins d’un milliard en 2019 et 1,35 attendu en 2024.
Après la pandémie, le secteur est entré dans une nouvelle normalité, faisant mentir les oiseaux de mauvaises augures qui prédisaient la disparition des voyages d’affaires. Bien sûr, tout n’est pas encore totalement rose. Le tourisme au plan mondial reste encore quelques points en dessous de son niveau en 2019, notamment en raison d’un trafic aérien qui n’a pas encore totalement repris en Asie. Et la reprise complète de l’industrie des expositions n’est pas attendue avant 2026.
Pour autant, trois quarts des répondants (78 %) ont déclaré qu’il serait « très important » pour les
acteurs de leur secteur d’assister à des expositions, des conférences et des salons en 2024. De la même manière, le présentiel revient en force. Ainsi, après une année 2023 où les dépenses étaient en hausse sensible par rapport à 2022, cette croissance devrait se poursuivre en 2024, et ce pour les réunions et événements de toutes tailles. Ainsi, plus des trois quarts des sondés (78 %) par le groupe hôtelier s’attendent à voir le nombre de réunions de moins de 100 participants augmenter l’année prochaine. L’élan est le même pour les grandes réunions, celles rassemblant plus de 300 personnes, qui devraient croître également selon 57 % des professionnels interrogés.
« Le besoin de se rencontrer, de partager et de s’épanouir est plus que jamais d’actualité« , déclare Sophie Hulgard qui, tout en confirmant l’importance constante des rencontres en présentiel, entrevoit cependant des évolutions : « Dans les années à venir, de plus en plus d’organisateurs dépasseront l’idée d’événements ne consistant qu’à réunir des personnes dans une salle pour réfléchir à la manière de cimenter les relations entre les participants« .
Dans ce cadre, l’étude met en avant l’importance de la qualité de l’expérience pour tisser ces liens forts. « Les donneurs d’ordre cherchent certes à rentabiliser leur investissement (ROI), mais ils souhaitent plus que jamais obtenir un retour sur expérience (ROX)« , est-il souligné dans ce rapport sur le futur du MICE. Une expérience qui passe par des moments engageants entre les participants mais aussi des salles encore plus modulables, des lieux aux frontières fluides entre business et détente ou encore des espaces spécialement conçus pour des expériences collaboratives et créatives à l’image du nouvel Espace C2 ouvert au sein du Pullman Paris Montparnasse. “En tant qu’organisateurs, nous devons envisager la façon d’optimiser le networking, la collaboration et les connexions”, estime Johan Vakidis, directeur général Creativité de C2.
Mais le nouveau rapport d’Accor relève aussi d’autres tendances qui devraient façonner la croissance du secteur, notamment la recherche d’un meilleur équilibre entre vie et travail. Serait-il fini ce temps où les réunions s’enchaînaient tout au long de la journée avant de se terminer autour du bar, pour quelques verres et – bien – plus si affinité ? La pandémie a mis au pas la philosophie « work hard, play hard » pour une productivité plus douce, permettant toujours d’obtenir des résultats, mais au rythme et à la manière de chacun. « Plus personne ne veut être poussé jusqu’à ses limites, ni revenir d’un voyage d’affaires plus fatigué qu’il ne l’était au départ« , remarquait l’été dernier Meenaz Diamond, Senior VP Meetings & Events d’Accor, lors de l’événement Global Meeting Exchange qui a servi, entre autres, de base à l’étude.
Moins consommatrices d’alcool et de viande, mais davantage de produits vegan, les nouvelles générations mettent du sain dans leur vin, font du bien-être un de leurs piliers. « Sans pour autant supprimer totalement la convivialité qu’offre l’alcool, nous devons réfléchir à la manière dont nous abordons l’alimentation et les boissons en abandonnant le café, les biscuits et les sucreries au profit d’éléments nutritionnels qui peuvent stimuler le niveau d’énergie à certains moments de la journée et favoriser le sommeil« , remarque Emlyn Brown, Senior VP Bien-être du groupe français.
Ou comment débuter la journée sur un bon pied dès le petit déjeuner et éviter le coup de pompe d’après le repas. Dans le même ordre d’idée, un concept de Wellness Lounge a aussi été développé autour de plusieurs grandes manifestations, un lieu axé sur la récupération, la relaxation et la régénération aux bénéfices des participants.
Enfin, s’il est une tendance lourde, structurante, qui prend une importance capitale aux yeux des entreprises comme des hôteliers et chapeaute le futur des réunions et événements : l’éco-responsabilité. Mais cela ne surprendra sans personne…