
Sous pression face aux difficultés de recrutement de personnel après la crise du Covid, British Airways donne un nouveau tour de vis à ses horaires. Le transporteur britannique explique: « L’ensemble du secteur de l’aviation continue de faire face à des défis importants et nous nous concentrons entièrement sur le renforcement de la résilience de nos opérations afin de donner aux clients la certitude qu’ils méritent. Le gouvernement a récemment décidé d’accorder à l’ensemble du secteur un allègement des créneaux horaires afin de minimiser les perturbations potentielles cet été. Bien que nous ne souhaitions pas prendre de nouvelles mesures, c’est la bonne chose à faire pour nos clients et nos collègues.«
Cette flexibilité se traduit par la suppression de 10 300 vols, retirés de la vente. Sont affectées les lignes court- et moyen-courriers. Le long-courrier n’est en revanche pas concerné. La mesure entre en vigueur le 1er août pour donner suffisamment de temps aux passagers concernés de prendre leurs dispositions. « Bien que la plupart de nos vols ne soient pas affectés et que la majorité des clients puissent partir comme prévu, nous ne sous-estimons pas l’impact que cela aura. Nous faisons tout notre possible pour que leurs projets de voyage puissent se faire« , indique encore la compagnie.
Pour mémoire, British Airways avait déjà supprimé quelque 8 000 vols lors d’une première annonce. Les coupes représentent désormais 13% de la capacité totale du transporteur et concernent essentiellement l’aéroport de Londres-Gatwick. Près de 15% des vols disparaissent à Gatwick, contre 8% à Heathrow. Cela se traduit par plus de 100 000 sièges éliminés. La compagnie britannique n’est pas la seule. Easyjet avait déjà annoncé annuler quelques 10 000 fréquences entre juillet et septembre depuis le Royaume-Uni.
L’ultra low-cost Ryanair est à la fois confrontée à des difficultés de gestion de son personnel et à des grèves de ses personnels. Une grève pan-européenne mais qui affecte surtout les personnels de la compagnie en Espagne.

Lufthansa dissuade temporairement la demande
De son côté, Lufthansa adopte une stratégie radicale pour faire face à ce problème d’effectif. La compagnie allemande Lufthansa régule temporairement la demande avec une politique de prix dissuasifs. En effet, a surprise est de taille pour tout passager souhaitant prendre un vol de la compagnie en Europe. Sur son site de réservation, les prix affichés par la compagnie allemande se sont envolés. Un Lyon-Francfort en aller simple sort à 807,66 euros (départ le 20/07-prix au 04/07), un Paris-Munich à 556,17 euros.
Boris Ogursky, porte-parole de Lufthansa, explique cette stratégie de dissuasion envers de potentiels clients : « On fait face à un énorme problème de gestion de nos ressources avec la pénurie de personnel. Comme nous sommes obligés d’annuler des vols, nous devons réacheminer les passagers déjà réservés sur les autres vols disponibles. Ce qui nous oblige à fermer la vente de billets bon marché, jusqu’à ce que nous ayons pu réacheminer l’ensemble des passagers concernés par les suppressions de fréquences. Ne restent plus que les tarifs les plus élevés car les autres classes de réservation sont suspendues.«
Que les voyageurs d’affaires se rassurent : la mesure n’est que temporaire. Certes, aucune date d’une normalisation des conditions de vente n’a été confirmée par Lufthansa. Mais cette politique de tarifs élevés ne serait l’affaire que de quelques jours seulement.
En attendant, le transporteur a décidé d’élaguer de nouveau ses horaires. Selon l’agence de presse Bloomberg, le transporteur allemand devrait annuler 20% de ses fréquences la semaine prochaine sur certains jours.

KLM applique à son tour la politique de Lufthansa
L’aéroport d’Amsterdam a également fait la une des journaux en juin face à un engorgement de son aérogare en raison de la pénurie de personnel. KLM a dans un premier temps suspendu la vente de billets sur Amsterdam sur un week-end. Mais devant la persistance des problèmes dans la gestion passagers, la compagnie a annoncé annuler certains vols.
KLM suspend la vente de billets à Amsterdam-Schiphol
Dans un communiqué, le transporteur annonce annuler chaque jour 10 à 20 vols aller-retour en Europe. Et cela, jusqu’au 28 août. Le transporteur indique devoir « également restreindre fortement la vente des sièges restants sur les vols KLM et KLM Cityhopper vers des destinations européennes. Cela permettra de libérer de l’espace pour les clients si leur vol est annulé. Cette mesure complétera la restriction existante sur les ventes, afin de satisfaire les passagers qui doivent être réacheminés après avoir manqué leur vol en raison des longues files d’attente à Schiphol ».
Ce qui se traduit par une hausse vertigineuse des prix. Au 8 juillet, un aller simple en classe économique entre Nice et Amsterdam pour le 26/07 se vendait 887 euros, un aller simple entre Paris et Amsterdam 648 euros. Avec des vols plafonnés à ce niveau de tarification jusqu’au 8 août. L’exemple de Lufthansa fait mouche…