
Le sud de la Chine est confronté aux limites de la politique « Zéro Covid » prônée par son gouvernement et qui a du mal à se maintenir avec le développement de nouveaux variants. Une vague de Covid due en effet à d’autres souches du variant Omicron met en effet de nouveau sous cloche des villes entières.
Cette fois-ci, ce sont Shenzhen et Macao qui se retrouvent ainsi dans l’œil du cyclone Covid.
Shenzhen est entrée en semi-confinement, un peu plus d’un mois après une vague importante de cas. Depuis la semaine dernière, la métropole recense chaque jour en effet des cas (trois à quatre personnes en moyenne) testés positifs au Covid. Le gouvernement...
Le sud de la Chine est confronté aux limites de la politique « Zéro Covid » prônée par son gouvernement et qui a du mal à se maintenir avec le développement de nouveaux variants. Une vague de Covid due en effet à d’autres souches du variant Omicron met en effet de nouveau sous cloche des villes entières.
Cette fois-ci, ce sont Shenzhen et Macao qui se retrouvent ainsi dans l’œil du cyclone Covid.
Shenzhen est entrée en semi-confinement, un peu plus d’un mois après une vague importante de cas. Depuis la semaine dernière, la métropole recense chaque jour en effet des cas (trois à quatre personnes en moyenne) testés positifs au Covid. Le gouvernement local a donc déclaré sa « guerre au Covid ».
Certains quartiers se retrouvent totalement isolés tandis que les habitants ne peuvent accéder aux lieux et transports publics que munis d’un test négatif de moins de 48 heures. Les édiles de la ville assurent pourtant que l’activité des entreprises dans la cité n’est pour le moment pas affectée.
A Macao, le miracle s’estompe
La situation Covid semble plus compliquée à Macao. Le territoire autonome avait – par on ne sait quel miracle – largement échappé aux diverses vagues précédentes du Covid. Début janvier 2022, l’ancienne colonie portugaise recensait officiellement 79 cas positifs et 0 mort. Soit le territoire le moins touché du monde. Après avoir recensé 83 cas fin mai, Macao est frappé depuis juin par une nouvelle vague avec une accélération depuis le 20 du mois.
Lundi 20 juin, la ville a détecté 36 cas et le chiffre ne cesse de grimper depuis. On en était désormais à 150 cas au 26 juin. Après avoir fermé écoles et entreprises jugées non essentielles, vendredi a vu l’interdiction d’ouvrir aussi les restaurants et lieux de loisirs. La ville frontalière de Zhuhai a du coup fermé ses frontières.
En revanche, les casinos restent opérationnels. A cette bizarrerie médicale, le Chef de l’Executif de Macao, Ho Iat Seng, a expliqué que « pour l’instant, il n’y a aucune raison d’appliquer une mesure aussi « extrême ». Car elle aurait un effet négatif immédiat sur le gagne-pain des travailleurs locaux« . Et aussi sur les revenus qu’en tire le gouvernement…
Ho Iat Seng a ainsi disserté dans une conférence de presse sur les bienfaits du « zéro covid » dans l’enclave. « Si nous ne maintenons pas cette politique de « zéro cas », je ne sais pas si nous serons en mesure de garder nos frontières ouvertes et cela aura certainement un grand impact sur Macao« , a déclaré le Chef de l’Executif.
« Si nous ne gardons pas les frontières ouvertes, nous n’aurons pas de touristes et nous ne pourrons pas revitaliser l’économie. Nous devons donc trouver un équilibre entre l’économie et la société, voir quelle est la meilleure option pour Macao. Car si nous abandonnons le marché chinois, quel marché soutiendra notre économie ? Sans le marché chinois, je ne sais pas comment nous pourrons survivre« , a souligné encore Ho Iat Seng.

Hong Kong s’éloignerait-elle de l’orthodoxie « 0 Covid »?
Un dilemme similaire agite Hong Kong depuis plusieurs mois. La ville, pratiquement à l’isolement complet depuis deux ans, a certes en partie allégé depuis mai ses restrictions. La quarantaine obligatoire a une époque durait 21 jours dans des conditions de détention similaires à celles d’une prison. Cette quarantaine est désormais réduite à 7 jours.
Le nouveau Chef de l’Executif, John Lee, qui prendra ses fonctions le 1er juillet 2022 sous l’œil bienveillant de Xi Jinping, le président chinois qui fera le voyage à Hong Kong, se déclare désormais favorable à de nouveaux allégements.
John Lee a ainsi avancé, dans une interview au quotidien South China Morning Post, de possibles mesures provisoires avant une réouverture totale. Notamment avec une réduction de la quarantaine de sept à cinq jours.
Législateurs et chefs d’entreprise de Hong Kong suggèrent pourtant de réduire à trois jours la quarantaine dans les hôtels. Les expatriés et les Hongkongais rentrant à Hong Kong pourraient aussi s’isoler chez eux dans le cadre d’une stratégie plus flexible. Le nouveau Chef de l’Executif pense aussi pouvoir proposer un régime spécial – une bulle de voyages – avec le sud de la Chine.
Un statut international ébranlé
L’ouverture de Hong Kong à l’international et vers la Chine Continentale est essentielle. La prospérité du territoire se nourrit en effet du commerce et de la finance internationaux. Beaucoup de chefs d’entreprises se plaignent d’un exode de travailleurs expatriés et de jeunes talents. Notamment à destination de Singapour, qui s’est rouvert en quasi totalité à l’international depuis avril.
Un sondage conforte le rapide déclin de Hong Kong comme métropole d’affaires internationale. Le 23 juin dernier, la Chambre de Commerce et d’Industrie Allemande de Hong Kong a publié les résultats d’une enquête menée auprès de ses membres. Plus des deux tiers des 109 personnes interrogées considèrent la reprise des voyages internationaux sans quarantaine comme une priorité absolue. Un tiers d’entre elles ont déclaré envisager une délocalisation partielle ou totale dans les 12 prochains mois vers d’autres destinations telles que Singapour. 42 % des personnes interrogées ont également révélé que des employés avaient quitté leur entreprise au cours des deux dernières années en raison des mesures strictes prises par la ville pour lutter contre le coronavirus. Lancement du compte à rebours !