
« Les voyages d’affaires ont repris plus rapidement que nous l’avions prévu en 2022, surtout si l’on considère que nous n’assurons toujours qu’environ trois quarts de notre plan de transport pré-pandémie ». Le constat, positif pour l’écosystème du business travel, est signé François Le Doze, directeur commercial d’Eurostar, lequel se dit « convaincu que cette tendance se poursuivra après la période estivale, alors que septembre représente généralement un mois important pour les voyages d’affaires ». D’après les chiffres publiés le 18 juillet par la compagnie ferroviaire, les voyages d’affaires atteindraient désormais 70% des niveaux de 2019. Et près de 8 professionnels sur 10 (78%) prévoient de voyager davantage ou autant entre le Royaume-Uni et l’Europe qu’avant la crise sanitaire. C’est en tout cas ce que la compagnie ferroviaire constate chez ses clients corporate Eurostar qui disposent d’un compte de voyage – le nombre de comptes d’entreprises gérés par Eurostar a d’ailleurs augmenté de 40 % entre 2019 et 2022 -, mais de manière générale, la tendance est plus nuancée… En effet, les voyageurs d’affaires prévoient de voyager davantage (37%) ou sur un volume équivalent (17%), mais une part non négligeable des professionnels (41%) s’attend à revoir leur nombre de déplacements à la baisse…
Interrogés sur les motifs de leurs voyages d’affaires actuels, les professionnels sondés par Eurostar désignent sans surprise les réunions clients (67%), 37% d’entre eux évoquant le fait de travailler dans un autre lieu, un autre bureau. Suivent les réunions internes dans des proportions équivalentes (36%), devant les réunions fournisseurs (21%) et les formations (20%).
A en croire cette étude Eurostar, le recours forcé aux solutions de visio-conférence ne semble pas avoir eu raison du besoin de se rencontrer. Ainsi, pour 79% des voyageurs d’affaires, il demeure important – voire très important (34%) – de continuer à faire des réunions en personnes.

L’impact de la crise sur le comportement des voyageurs d’affaires repose visiblement surtout sur la nouvelle flexibilité accordée aux salariés. Le recours au travail à distance couplé au « revenge travel » – ce besoin de « rattraper le temps perdu » pendant la pandémie – aurait ainsi dopé le bleisure. « Au cours des deux dernières années, nous avons tous apprécié la flexibilité du télétravail et beaucoup cherchent à protéger le temps supplémentaire pour les loisirs ou la famille que cela permet », analyse François Le Doze. « Pour les voyageurs d’affaires réguliers, la possibilité de prolonger les voyages d’affaires pour explorer une nouvelle destination et passer du temps avec des amis et de la famille est une priorité cette année ». Chiffres à l’appui, la direction d’Eurostar acte ainsi l’entrée du mélange des genres entre business et loisirs dans une nouvelle dimension. Selon l’étude de la compagnie, plus d’un quart des voyageurs d’affaires ressentent le besoin de rattraper le temps perdu pendant la pandémie en prolongeant leurs voyages d’affaires. Surtout, une large majorité d’entre eux (86 %) envisagent désormais de jouer les prolongations pour de prochains déplacements dès 2022. D’ailleurs, 85 % des voyages d’affaires réservés en mai et en juin comprennent en moyenne un séjour d’une nuit minimum.