L’hôtellerie écossaise sur des chardons ardents

Hôtels de luxe ou tendance lifestyle, nouveaux complexes immobiliers : les projets se multiplient à Edimbourg comme à Glasgow, les principales métropoles écossaises.
Parmi les nouveaux hôtels attendus en Ecosse, le W Edimbourg. (c) Jestico + Whiles
Parmi les nouveaux hôtels attendus en Ecosse, le W Edimbourg. (c) Jestico + Whiles

Le W Edimbourg aura pris son temps pour sortir de terre. Sept ans après l’annonce du projet – du temps où la marque lifestyle était encore gérée par le groupe Starwood, avant le rachat de ce dernier par Marriott -, avec deux ans de retard sur les temps de passage prévus – le Covid étant passé par là -, l’hôtel ouvrira finalement ses portes en novembre prochain. Une inauguration qui viendra achever un développement majeur, le St James Quarter, plus grand quartier d’Écosse dédié aux loisirs et au shopping. Plus de 30 bars et restaurants, près de 80 magasins dans la galerie commercial, 150 appartements résidentiels, un appart-hôtel Roomzzz et un parking pour 1 600 voitures : ce projet porté par Nuveen Real Estate, au coût annoncé d’un milliard de livres, a offert un nouveau cœur de ville à l’est de la capitale écossaise depuis ses débuts en 2021.

Avec ses 244 chambres, dont 45 suites, son restaurant en rooftop de cuisine fusion sud-americano-japonaise Sushisamba, son espace signature W Lounge ou encore son bar à cocktails Joao’s Place, le W Edimbourg vient maintenant y ajouter la composante hébergement. Sa touche architecturale aussi, diversement appréciée. Jamais avares en surnoms, certains habitants d’Edimbourg ont rapidement baptisé le bâtiment « Golden Turd » – « l’étron doré » – en raison de sa façade hélicoïdale. Un ruban d’acier évoquant les spirales de papier rappelant les nombreuses imprimeries de presse autrefois présentes dans le quartier, mais qui n’est pas sans rappeler un émoji souvent utilisé négativement…

Quoiqu’il en soit – et peu importe pour les voyageurs qui pourront y apprécier le savoir-faire de W en matière de lifestyle et de divertissement – , ce nouvel hôtel haut de gamme s’inscrit dans une série d’ouvertures dans la capitale écossaise. Toujours au mois de novembre, un autre établissement très attendu, le 100 Princes Street, ouvrira ses portes sur la principale artère de la ville. Et au sein d’un lieu historique, l’ancien bâtiment de la Royal Overseas League, un club huppé rassemblant des personnalités du Commonwealth.

Esquisse de l’hôtel de luxe 100 Princes Street.

Faisant partie de la collection d’hôtels de luxe Red Carnation, le 100 Princes Street a été designé par la même équipe, notamment Toni Tollman, ayant repensé le prestigieux Ashford Castle en Irlande, dans un esprit de « home away from home » éminemment british. Ou plutôt scottish, puisque, outre une incroyable collection de whiskies – mais aussi une longue carte des vins – , l’établissement a été soigneusement aménagé avec du mobilier et des œuvres d’art provenant d’artisans locaux, notamment du tartan fait sur mesure par Araminta Campbell. Quant aux résidents, ils auront le privilège exclusif de pouvoir se retrouver au « Club des explorateurs », autour de plats typiques de la région.

L’inauguration du 100 Princes Street viendra renforcer une offre hôtelière de luxe déjà largement garnie à Edimbourg avec, comme fers de lance, le Balmoral, de la collection Rocco Forte, ou le Waldorf Astoria Caledonian. L’an dernier, d’autres établissements étaient déjà venus s’ajouter comme le Gleneagles Townhouse, le pendant urbain et intimiste du célèbre resort écossais, offrant à ses clients 33 chambres seulement ainsi qu’un members club. Toujours en 2022, la vieille ville d’Edimbourg, classée à l’Unesco, a vu apparaître un Virgin Hotel, niché dans les murs historiques des India Buildings.

Pour autant, le développement hôtelier de la capitale écossaise ne porte pas que sur le très haut de gamme. Depuis peu, les voyageurs d’affaires peuvent y trouver un Four Points by Sheraton de 69 chambres à quelques pas de la gare d’Haymarket – qui dessert les principales métropoles du Royaume-Uni – et relié par tram à l’aéroport. Un aéroport international où la marque contemporaine Radisson RED s’est récemment annoncée.

Essais bientôt transformés pour Ruby et The Hoxton

Car l’hôtellerie lifestyle a aussi droit de cité à Edimbourg. Fin 2025, la chaîne allemande Ruby est par exemple attendue au coeur de la ville, sur Princes Street, avec la reconversion de trois bâtiments existants pour en faire un hôtel de 300 chambres. Avec, comme autre point fort, celui d’être couronné d’un toit-terrasse avec vue dégagée sur le château d’Edimbourg.

Avant cela, la marque The Hoxton, développée par Ennismore de la même manière que le Gleneagles Townhouse, aura achevé la transformation de 10 maisons géorgiennes pour en faire un ensemble de 211 chambres avec restaurant et espaces événementiels. Annoncé pour cet été mais ayant pris du retard, cet hôtel sera situé, comme le nouveau Four Points dans le quartier de Haymarket, non loin de la gare mais également de l’Edinburgh International Conference Centre (EICC). Une proximité avec le centre de congrès dont pourra également s’enorgueillir le futur hôtel Hyatt Centric, attendu en 2025.

Le futur Hyatt Centric s’installera dans le complexe immobilier Haymarket Edinburgh.

L’EICC est d’ailleurs partie prenante de ce développement, étant propriétaire de cet hôtel de 350 chambres venant d’autant renforcer la possibilité d’héberger les participants aux événements. Mais cet établissement fait surtout partie d’un projet plus vaste encore, le complexe immobilier Haymarket Edinburgh, en cours de construction sur un ancien site ferroviaire à l’abandon. Un lieu qui verra progressivement apparaître trois tours hébergeant des bureaux – notamment ceux de Deloitte, du cabinet d’avocats Shoosmiths and Dentons ou de la compagnie pétrolière Capricorn Energy – , mais aussi des restaurants et des boutiques, et donc un hôtel affilié à la marque contemporaine Hyatt Centric.

Si Edimbourg offre de nouvelles perspectives de croissance aux chaînes hôtelières, Glasgow n’est pas en reste. De même que sa presque voisine, l’autre grande métropole écossaise propose depuis quelques jours un Virgin Hotel aux voyageurs. La marque luxe et lifestyle lancée par Richard Branson s’est en effet posée sur les bords de la Clyde, à proximité directe de la gare centrale, avec un hôtel dont le design rend hommage à la riche histoire de la ville et à son importante industrie maritime.

Œuvres d’art créées des peintres et photographes locaux, fresque murale peinte à la bombe par plusieurs artistes urbains représentant Glasgow d’un point de vue abstrait : son cadre contemporain renferme 240 chambres de même que le restaurant signature Commons Club, proposant une cuisine écossaise imaginative. Bar à whisky Rocks on Fox Street, espace Highyard dédié au divertissement comme au coworking : le Virgin Glasgow se prête autant à la détente qu’aux séjours studieux. D’autant que l’hôtel propose un éventail d’espaces de réunion et d’événements ultramodernes, notamment les salles de réunion Bonnie et Clyde ou la salle Shag Room, plus intimiste. Après le luxe, Glasgow verra apparaître à l’automne 2024 un établissement de la marque milieu de gamme contemporaine Motto by Hilton. Lui aussi établi au bord du fleuve Clyde, le futur hôtel Motto by Hilton Glasgow comptera 186 chambres.