MICE : des désirs d’ailleurs selon Interface Tourism

Avec la fin des restrictions liées au Covid et la réouverture des frontières, les organisateurs d'événements et de séjours incentive regardent de nouveau vers les destinations lointaines, selon une étude d'Interface Tourism.
Parmi les tendances du marché MICE en 2023 selon Interface Tourism, un intérêt croissant des organisateurs pour les destinations lointaines. Ici, l'île-hôtel Punta Faro, en Colombie. (c) Alain Parinet
Parmi les tendances du marché MICE en 2023 selon Interface Tourism, un intérêt croissant des organisateurs pour les destinations lointaines. Ici, l'île-hôtel Punta Faro, en Colombie. (c) Alain Parinet

Le département MICE de l’agence de communication Interface Tourism a étudié pour la quatrième année consécutive les tendances du tourisme d’affaires sur le marché français en sondant les intentions d’une cinquantaine d’agences organisatrices d’événements en France et à l’international. Ce sondage ouvre des perspectives positives pour le secteur puisqu’un peu plus d’un tiers des répondants pensent retrouver en 2023 au moins 90% de leur volume d’activité d’avant la pandémie, 18,2% espérant même le dépasser. D’une manière générale, la quasi totalité des organisateurs sont au moins convaincus de revenir au moins à 50% du niveau atteint en 2019, à travers des séminaires et voyages incentive essentiellement (91%), mais aussi des soirées corporate et des conventions (51%).

Parmi les tendances fortes qui se dégagent, l’heure n’est plus aux rencontres virtuelles puisque le format en présentiel est plébiscité par 97% des répondants, contre 90,8% l’an dernier. L Avec 21,2%, les formats hybrides sont en baisse, alors que ce modèle dépassait les 40% l’an dernier. Les événements 100% en virtuel ne devraient plus représenter que 9,1% des formats en 2023, contre 23,1% prévus lors du sondage réalisé en janvier 2022. D’ailleurs, plus de la moitié des répondants ont déclaré n’avoir pas organisé d’événements virtuels ou hybrides l’an dernier.

Autre évolution sensible avec la réouverture des frontières et la fin des tracasseries tels tests PCR et certificats de vaccination : des désirs d’ailleurs. Non pas que les agences spécialisées dans les voyages incentive se soient limitées aux frontières françaises. L’an dernier déjà, une grande majorité envisageait d’organiser leurs événements à l’étranger, une proportion en hausse de 3 pts en 2023, à 87,9%. Mais surtout, elles regardent plus loin.

Après deux ans de cantonnement aux destinations court-courriers, l’effet « revenge tourism » gagne aussi le segment MICE. Les demandes et recherches d’informations des organisateurs d’événements évoluent en ce sens. En un an, elles sont redescendues de 95,4% à 93,9% pour l’Europe et de 84,6% à seulement 72,7% pour la France. A l’inverse, les acheteurs MICE se renseignent davantage sur l’Asie et l’océan Pacifique (57,6% contre 36,9% en 2022), sur l’Amérique du Sud (57,6% contre 35,4%), l’Amérique du Nord (54,5% contre 41,5%) et l’Afrique (48% contre 30,8%). Si les destinations moyen-courriers telles que l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient sont envisagées (75,8%), l’Amérique du Sud (66,7%), l’Asie (63,6%) et l’Afrique (54,5%) présentent un intérêt marqué en ce qui concerne le long-courrier, plus encore que l’Amérique du Nord (48,5%) et l’océan Indien (39,4%).

Paradoxalement, en contrepoint de ces envies de grand large, Interface Tourism note aussi l’importance croissante des aspects concernant le développement durable. Selon 78,8% des répondants, les entreprises ont davantage mis l’accent sur la RSE dans l’organisation des événements et des voyages d’affaires pour l’année 2023. Pour autant, l’impact environnemental n’est un frein aux voyages à l’étranger que pour 45,5% des acheteurs. Dans son étude, Interface Tourisme note que « les clients préfèrent limiter leur empreinte carbone sur la destination et privilégier les activités et les établissements responsables et ainsi continuer à voyager« . Les hôteliers, compagnies aériennes et agences réceptives en seront sans doute fort aise.