
L’Association du transport aérien international (IATA) a tiré le 25 janvier le bilan de l’année aérienne dans le monde en 2021. Le trafic a effectivement connu une reprise entre 2020 et 2021. IATA constate en effet que la demande passagers, exprimée en kilomètres-passagers payants (RPK), a diminué de 58,4 % par rapport à l’année 2019. Mais elle avait chuté de 65,8% entre 2019 et 2020. Décembre marque d’ailleurs une forte reprise, le nombre de passagers internationaux (RPK) étant en hausse de 182,8% par rapport à décembre 2020. Une hausse qui culmine même à 228% pour l’Europe!
IATA préfère donc se référer aux chiffres de 2019, dont le niveau de trafic est considéré comme normal. 2019 est de fait la dernière année pré-Covid. La demande des passagers internationaux en 2021 est ainsi restée inférieure de 75,5 % aux niveaux de 2019. La capacité, mesurée en sièges kilomètres offerts, a diminué de 65,3 %. Tandis que le coefficient de remplissage a chuté de 24 points pour atteindre 58,0 %.
Un effet omicron en fin d’année
La demande domestique a cependant mieux résisté l’an dernier. Par rapport à 2019, elle n’a chuté « que » de 28,2% avec une capacité en baisse de 19,2 %. Le coefficient de remplissage a chuté de 9,3 points pour atteindre 74,3 %. IATA constate une poursuite de l’amélioration des niveaux de trafic. En décembre 2021, le trafic total passagers en RPK n’était inférieur que de 45,1 % au même mois de 2019 avec une capacité en recul de 37,6 % par rapport à décembre 2019.
IATA cependant enregistre une baisse des ventes de billets depuis novembre avec la poussée du variant omicron. Le nombre de billets achetés pour un futur voyage en avion ne représentait ainsi que 45% du niveau de 2019 durant la première quinzaine de janvier. Ce chiffre avait atteint 56% en novembre. Sans omicron, IATA estimait que le trafic aurait du en décembre n’être inférieur que de 43,5% par rapport à 2019.
« La demande globale de voyages s’est renforcée en 2021. Cette tendance s’est poursuivie en décembre malgré les restrictions de voyage face à omicron. Cela en dit long sur la forte confiance des passagers et leur désir de voyager. Le défi pour 2022 est de renforcer cette confiance, en normalisant les voyages. Si les voyages internationaux sont encore loin d’être normaux dans de nombreuses régions du monde, la dynamique va dans le bon sens. Récemment, la France, le Royaume-Uni et la Suisse ont annoncé un assouplissement significatif de leurs mesures. Nous espérons que d’autres pays suivront leur exemple. En particulier en Asie, où plusieurs marchés clés restent pratiquement isolés », a déclaré Willie Walsh, directeur général de IATA.
Dans le détail par région, IATA constate que l’Afrique et les Amériques ont été les plus résilientes sur le trafic international en 2021 tandis que la région Asie-Pacifique est restée la plus affectée. L’Europe occupe une position médiane.
Asie-Pacifique
Le trafic international des compagnies aériennes d’Asie-Pacifique a plongé de 93,2% en 2021 par rapport à 2019. En décembre 2021, il restait encore inférieur de 87,5 % au mois de décembre 2019. La capacité sur l’ensemble de l’année a diminué de 84,9 % par rapport à 2019. Le coefficient de remplissage a chuté de 44,3 points pour atteindre 36,5 %.
Moyen-Orient
De façon surprenante, le Moyen-Orient était la seconde région du monde la plus affectée par la chute du trafic. Le volume annuel de passagers des compagnies aériennes était ainsi inférieur de 71,6 % à celui de 2019. La capacité annuelle a chuté de 57,7 % et le coefficient d’occupation a perdu 25,1 points à 51,1 %. La reprise en fin d’année est cependant solide. En décembre, le trafic passagers en RPK n’était plus que de 51,2 % inférieur à 2019.
Europe
Les transporteurs européens ont connu une baisse de trafic de 67,6 % en 2021 par rapport à 2019. Les capacités offertes ont chuté de 57,4 % et le coefficient de remplissage a diminué de 20,6 points de pourcentage pour atteindre 65,0 %. Pour le mois de décembre, le trafic a glissé de 41,5 % par rapport à décembre 2019, une amélioration par rapport à la baisse de 43,5 % en glissement annuel enregistrée en novembre.
Amériques
Le trafic des compagnies aériennes nord-américaines sur l’ensemble de l’année a décru de 65,6 % par rapport à 2019. La capacité a chuté de 52,0 %. Tandis que le coefficient de remplissage a plongé de 23,8 points à 60,2 %. La demande en décembre était de 41,7 % inférieure par rapport au même mois de 2019.
Les compagnies aériennes d’Amérique latine ont de leur côté enregistré une baisse de trafic de 66,9 % par rapport à 2019. Les capacités s’affichent en recul de 62,2 %. Le coefficient d’occupation des vols s’élevait à 72,6%. Cela représentait certes une chute de 10,2 points par rapport à 2019. Mais il s’agit néanmoins du plus haut taux de remplissage de l’industrie. Le trafic a chuté de 40,4 % pour le mois de décembre par rapport à décembre 2019.
Afrique
Le trafic international des compagnies aériennes africaines a chuté de 65,2 % l’an dernier par rapport à 2019. C’est la meilleure performance dans le monde. La capacité a chuté de 56,7 %. Parallèlement, le taux de remplissage a atteint 57,3%, un recul de 14,1 points. Cependant, on constate une détérioration des performances des compagnies africaines en fin d’année. La demande pour le mois de décembre a été inférieure de 60,5 % à celle de 2019. Une situation due à l’impact des restrictions gouvernementales sur les voyages en réponse à omicron.
IATA reste cependant relativement optimiste. L’association pense que le variant omicron devrait avoir un impact relativement limité. IATA estime ainsi que la reprise devrait être perceptible dès le mois de mars… si aucun nouveau variant ne vient contrarier ses pronostiques!