
Peninsula vs Raffles : l’affiche est prometteuse entre ces deux légendes de l’hôtellerie de luxe. Ce mois de septembre, Londres sera le théâtre d’un joli combat, celui de la plus belle ouverture de l’année dans la capitale britannique. Si les deux enseignes rivalisent traditionnellement en matière d’excellence et de services VIP, une chose est sûre : la chaîne Peninsula sortira vainqueur pour la précocité avec une ouverture programmée le 12 septembre prochain dans le quartier huppé de Belgravia. Donnant sur Hyde Park Corner et l’arc de Wellington, l’hôtel de la marque asiatique va offrir aux voyageurs 190 chambres et suites luxueuses agrémentées, entre autres, de dressing en acajou et de salles de bains spacieuses.
Sophistiqué, le Peninsula décline une élégance british contemporaine dans ses intérieurs, pensés par l’architecte Peter Marino. Oeuvres créées par une quarantaine d’artistes de la Royal Drawing School, personnel habillé par la styliste Jenny Packham, parfum sur-mesure du parfumeur Timothy Han : l’hôtel met en avant le meilleur du chic britannique. Quant aux voyageurs, ils pourront y trouver une foule de services haut de gamme, flotte de Rolls Royce naturellement inclue, Londres oblige.
Côté restauration, son Lobby s’apprête à accueillir les clients tout au long de la journée, notamment à l’heure de l’Afternoon Tea, tandis que l’hôte propose aussi une table cantonaise et un restaurant en rooftop de cuisine britannique, le Brooklands, conduit par le chef étoilé Claude Bosi. Mais le Peninsula se veut aussi un lieu de rencontres de haute volée. A partie de l’an prochain, l’offre de l’hôtel sera en effet complétée par un espace événementiel doté d’une grande ballroom qui pourra accueillir des banquets de 450 invités, le tout accompagné de plusieurs autres salles de réunions et banquets et d’un cinéma privé de 15 sièges.

Au petit jeu des comparaisons, si le Peninsula est hébergé dans un bâtiment neuf aux lignes épurées conçues par Hopkins Architects, la balance penche franchement du côté de Raffles en ce qui concerne le poids historique du lieu. Son point de chute : The « OWO », l’Old War Office, fréquenté en son temps par Winston Churchill de même que les espions du MI5 et du MI6. Un monument emblématique du quartier de Whitehall dont le style edouardien a été mis en valeur dans de nombreux films de James, d’Octopussy à No Time To Die.
Huit ans de travaux ont été nécessaires pour convertir ce patrimoine historique à l’hospitalité de luxe. Convoquant des centaines d’artisans pour remettre à neuf les éléments d’époque, notamment le majestueux escalier en marbre, les sols en mosaïque et les boiseries en chêne, la métamorphose de l’ancien ministère de la guerre a été confiée à l’architecte Thierry Despont. Une référence. Décédé cet été, ce designer célèbre aux Etats-Unis pour avoir eu comme clients Bill Gates, Ralph Lauren ou Michael Douglas est connu pour avoir supervisé la restauration de la statue de la Liberté comme celle du Ritz à Paris.
De quoi donner naissance à un hôtel à la hauteur du nom Raffles et de son légendaire palace de Singapour. A son ouverture, annoncée pour le vendredi 29 septembre, l’hôtel géré par la marque de luxe détenue par le groupe Accor proposera 120 chambres et suites, les plus exclusives étant hébergées dans la Whitehall Wing. Occupant l’aile ouest de l’édifice, cet ensemble de six suites reprend à son compte un pan de l’histoire du XXe siècle en transformant les anciens bureaux de Winston Churchill et de David Lloyd George en lieu de résidence pour une douzaine de clients ultra VIP.
La Whitehall Wing englobe en effet l’ancienne salle du conseil de l’armée, reconvertie en suite Churchill, tandis que le bureau du plus célèbre des premiers ministres britanniques est devenu la suite Haldane, en l’honneur du secrétaire d’État à la Guerre entre 1905 et 1912, agrémentée notamment d’une table à manger en acajou pour six personnes. Quant à l’épouse bien aimée du « vieux lion », Clementine, une majestueuse suite lui est également dédiée avec, comme privilège pour ses occupants, celui de pouvoir regarder la relève de la garde à travers les fenêtres.
Un parfum d’histoire, de l’atmosphère, mais ces vestiges des jours anciens s’associent à tous les services que peuvent attendre aujourd’hui les touristes fortunés, notamment un spa Guerlain de 2 500 m2 offrant une piscine de 20 m de long et neuf salles de soins. Quant à la restauration, l’offre est pléthorique avec neuf restaurants et trois bars, dont un spectaculaire rooftop offrant une vue panoramique sur St James’s Park, le Mall et le palais de Buckingham.

Dans ce cadre, l’hôtel s’est associé à Mauro Colagreco pour créer trois lieux prisés : un restaurant signature, le Mauro Colagreco at Raffles London at The OWO, une table intimiste de 23 couverts, la Mauro’s Table, en plus de la supervision du restaurant de l’hôtel, le Saison, à la carte méditerranéenne. En plus de ce partenariat avec le chef triplement étoilé au Mirazur à Menton, le Raffles at The OWO proposera quatre autres restaurants indépendants : le très parisien Café Lapérouse, deux tables italiennes, les Langosteria et Paper Moon, en plus d’un restaurant japonais sur le toit-terrasse. Deux bars à l’ambiance feutrée viennent compléter le tout, le Spy Bar, où commander des Martinis secoués ou remués, et le Guard’s Bar and Lounge, dont le cocktail signature, le London Sling, fait écho au Raffles de Singapour.
La dimension historique du Raffles London at The OWO en fait aussi un lieu unique pour des événements professionnels et des cérémonies de lancement en grandes pompes, voire des dîners d’État. Accessible en gravissant les marches du majestueux escalier principal, la salle de réception Whitehall Ballroom peut accueillir jusqu’à 600 personnes lors de dîners de gala et et s’accompagne d’un vaste espace de pré-évènement de 425 m² baptisée d’après le lieutenant T.E. Lawrence, alias Lawrence d’Arabie. Pour des réunions de moindre ampleur, l’hôtel dispose de deux salles polyvalentes rendant hommage au code utilisé pendant la guerre : la salle Code, de 89 m², et la salle Morse, de 94 m², l’ensemble pouvant être divisées en six salles privatives. Une salle de réception séparée leur est en outre réservée.