
Carsten Spohr, le PDG de Lufthansa Group, peut ne pas avoir le triomphe modeste. Le groupe Lufthansa est en effet bien parti pour enregistrer une année financière parmi les meilleures qu’a connu le groupe.
Selon les estimations, le Lufthansa Group s’attend désormais en 2023 à atteindre un résultat d’exploitation (EBIT) ajusté de plus de 2,6 milliards d’euros. Ce résultat devrait ainsi être l’un des trois meilleurs de l’histoire du groupe Lufthansa. Selon les estimations de l’entreprise, le Lufthansa Group pourrait même financièrement approcher les objectifs financiers que l’entreprise s’est fixée pour 2024.
Une offre à la traîne face à la demande
Pour le PDG de la compagnie, « nos perspectives laissent présager une évolution toujours positive pour les clients, les collaborateurs et les actionnaires. Les prévisions de bénéfices montrent que nous sommes sur la bonne voie pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés à moyen terme sur le marché des capitaux ».
« Cela nous permet de réaliser les investissements prévus pour une qualité premium envers nos clients. Il y a aussi d’excellentes perspectives pour notre flotte long-courrier Lufthansa. Cette année encore, deux A380 supplémentaires reprendront leur service régulier, et d’autres suivront avec de nouveaux Boeing 787 et Airbus A350 en 2024, une année que nous envisageons avec beaucoup d’optimisme », indique Carstens Spohr.
La forte demande mondiale de voyages en avion a effectivement entraîné une augmentation du nombre de passagers des compagnies aériennes du groupe Lufthansa. Soit plus de 55 millions de voyageurs entre janvier et juin. C’est une augmentation de 30% par rapport à la même période en 2022. Au deuxième trimestre, 33,3 millions de passagers ont voyagé sur les compagnies aériennes du groupe, représentant 84% du niveau de 2019.
Face à la hausse de la demande, le groupe Lufthansa a procédé à une augmentation de son offre. Mais elle reste cependant très inférieure à la croissance du trafic. Sur le premier semestre 2023, elle était supérieure de 19% à celle de l’année précédente. Mais elle reste encore inférieure de 21% au niveau d’avant la crise.
Au deuxième trimestre, la capacité offerte s’est élevée à 83 % de celle de l’année 2019. Une offre que Lufthansa juge être conservatrice, et qu’elle justifie par les goulets d’étranglement chez les prestataires aéroportuaires et le contrôle aérien. Aucune mention n’est faîte dans le communiqué officiel du groupe sur l’objectif de reconstitution des marges.
Des recettes passagers en hausse
La demande toujours élevée, en particulier dans les classes premium, s’est traduite pour le groupe par une augmentation des recettes moyennes de 13% par rapport à l’année précédente, alors que l’offre était limitée. Les vols du groupe Lufthansa ont ainsi affiché au 2ème trimestre un coefficient d’occupation des sièges de 83%. Il revient au taux enregistré avec la crise du Covid. Quant à la ponctualité des vols, elle s’est améliorée pour atteindre 70%.
Pour le reste de l’année, le groupe Lufthansa s’attend à ce que la demande de billets d’avion reste élevée, surtout dans les classes premium. Le groupe fait état de réservations d’août à décembre 2023 atteignant plus de 90% du volume de 2019. Si les voyages de tourisme restent le moteur de la demande, Lufthansa Group constate une amélioration des voyages d’affaires. Le groupe s’attend à ce que les voyages d’affaires atteignent 70% du niveau d’avant la crise à la fin de l’année. Et va donc continuer d’améliorer son offre. Il prévoit ainsi de retrouver 88% de la capacité d’avant-crise. L’entreprise s’attend ainsi à une nouvelle légère augmentation du revenu moyen pour le 3ème trimestre. Le résultat d’exploitation ajusté du 3ème trimestre devrait ainsi être supérieur à celui de 2019, soit 1,3 milliard d’euros en 2019.