Ponctualité : 2022, annus horribilis pour les transports en France

En train ou en avion, l’année 2022 fut l’une des pires de la décennie en termes de ponctualité dans les transports en France d’après l’Autorité de la qualité de service dans les transports (AQST).
cdg
D'après le bilan 2022 de Autorité de la qualité de service dans les transports, les retards se sont multipliés l'an dernier avec le retour à une activité normale post-crise

Le retour à la normalité post-crise a eu lieu dans la douleur chez les acteurs du transport en France… Le bilan annuel sur la qualité de service 2022 publié le 26 juillet dernier par l’AQST (Autorité de la qualité de service dans les transports) résume ainsi : “Après l’embellie pendant la crise sanitaire, 2022 marque un retour à l’une des plus mauvaises ponctualités des trains et des avions de la décennie”. Compagnies aériennes et opérateurs ferroviaires ainsi sont renvoyés dos à dos par l’organisme, qui déplore au passage l’indisponibilité des données de la DGAC concernant les annulations de vols.

En ce qui concerne les retards dans l’aérien, l’AQST pointe des augmentations problématiques, quelle que soit la durée du trajet. Les vols intérieurs affichent un taux de retard de 19,4%, contre 10,9% en 2021 et 15,6% avant la crise, en 2019. Le phénomène est également constaté sur le moyen-courrier (28,1% en 2022, contre 15’4% en 2021 et 22,6% en 2019) et le long-courrier (28,4% en 2022, 24,1% en 2021 et 23,6% en 2019). Ces chiffres fixent ainsi le temps de retard moyen à 46 minutes pour les vols intérieurs et le moyen-courrier, et à 51 minutes pour le long-courrier.

Dans le secteur ferroviaire, l’Autorité de la qualité de service dans les transports précise que
les mouvements de grèves de décembre 2022 ont bien impacté la circulation, “mais de manière beaucoup moins marquée qu’en décembre 2019”. Le bilan fait état d’un taux de retard de 14,2% pour les TGV en 2022, contre 11,3% en 2021, et 13,8% en 2019. Quant aux liaisons internationales, elles affichent un taux de retard de 16,2%, contre 10,3% pendant la crise et 14,6% en 2019. Sur le réseau Intercités, les retards atteignent 16,7%, contre 8% pour les TER. Le bilan de l’AQST décrit par ailleurs “de fortes disparités géographiques”. La Bretagne fait ainsi figure de bonne élève avec un taux de retard de 4,4%, à l’inverse de l’Occitanie (11%). Quant aux trains supprimés à bref délai (J-1 à J-3), “le bilan est meilleur dans le ferroviaire pour les trains longue distance (TGV, intercités, internationaux), avec une légère dégradation dans les TER” résume l’AQST.