Singapour : lieux d’exception, générateurs d’expériences

Singapour a construit sa réputation sur la scène internationale du MICE grâce à des lieux événementiels haut de gamme et une offre gastronomique particulièrement dynamique.
National Gallery
A l'image de la National Gallery, l'offre MICE de Singapour s'appuie à la fois sur le riche patrimoine de la destination et sur son goût avisé en matière de design architectural

Point de rencontre global des grands événements et autres meetings VIP, Singapour doit notamment ce statut à des infrastructures de premier plan. Des outils MICE non seulement performants mais aussi atypiques, pour faire de chaque opération un événement mémorable. A l’instar de la National Gallery, qui s’est rapidement imposée parmi les adresses les plus prestigieuses de la destination. Probablement parce que l’organisation d’un événement au sein d’un haut-lieu culturel lui confère d’emblée une forte valeur ajoutée, capable de marquer les esprits. Et qu’ici, ce sont bien deux monuments chargés d’Histoire et de symboles qui ont été tout à la fois reliés par une infrastructure esthétique et surtout magnifiés en un bâtiment atypique. A savoir les anciens locaux de l’Hôtel de ville et de la Cour suprême. En déambulant entre ces deux monuments et sous la majestueuse verrière qui les réunit, on imagine aisément comment les installations de la National Gallery sont capables d’inspirer les organisateurs, puis les participants à des événements. Parmi les 64 000 m² d’espaces de la National Gallery, plusieurs spots s’avèrent particulièrement marquants. On pense notamment à la terrasse de la Cour Suprême, qui entoure l’historique dôme de la Rotonde, baigné de lumière par le plafond de verre. Cet espace atypique de 510 m² est capable d’accueillir des événements réunissant jusqu’à 300 participants en format debout. La polyvalence de l’espace lui permet d’accueillir un large éventail d’événements, même si l’élégance et l’originalité du décor ont tendance à attirer tout particulièrement les opérations axées sur le luxe ou la mode, à l’image de la Fashion Week qui a plusieurs fois arpenté le parquet de la Supreme Court Terrace… 

La National Gallery se distingue d’ailleurs par la variété des espaces privatisables, qu’il s’agisse d’un format auditorium – l’espace Ngee Ann Kingsi et ses 212 places assises par exemple – de salles de séminaires et de roofstop studios plus exclusifs, mais aussi d’infrastructures en plein air, avec de confortables terrasses offrant une vue panoramique sur Singapour. Le “Padang Deck” (300 m², 180 personnes) est ainsi régulièrement privatisé pour des cocktails d’ouverture, y compris pour des événements organisés en dehors de la National Gallery, grâce à la proximité de Suntec City ou du Marina Bay Sands. 

La terrasse de la Cour Suprême entoure l’historique dôme de la Rotonde

Autre salle, autre ambiance : Chijmes jouit a priori d’une réputation moins internationale, et c’est probablement un atout pour ce lieu de rendez-vous plus confidentiel. Quoique : le blockbuster Crazy Rich Asians a donné depuis 2018 une visibilité mondiale à la chapelle de cet ancien couvent (Convent of the Holy Infant Jesus), dont les initiales expliquent le “nom de baptême” du site. Déconsacrée dans les années 1980, puis élevée au rang de monument national, la chapelle jouit d’un indéniable cachet, et les organisateurs d’événements doivent donc jouer des coudes avec les nombreux couples souhaitant y célébrer leur mariage. Comme on les comprend… Il se dégage une majesté, une indescriptible sérénité du bâtiment néogothique, et l’on imagine sans peine le caractère mémorable d’un événement organisé dans un tel décorum.

La chapelle, dont l’architecture originelle a été préservée, a simplement – et discrètement – intégré les équipements modernes requis par le secteur du MICE. Elle peut accueillir 30 tables de dix invités pour différents types d’opérations. Néanmoins, si le lieu n’a plus le statut d’église, ses gestionnaires entendent maintenir une certaine étique, et se réservent le droit de refuser des événements dont la nature trahirait l’héritage de Chijmes. « Il ne s’agit plus d’une église, c’est un espace événementiel. Mais du fait de son histoire, nous évitons d’accepter certains types d’événements, par exemple liés aux paris ou à la nudité, indique un porte-parole de Watabe, gestionnaire de l’espace. Nous nous efforçons de respecter certains principes. D’autant que le « quartier général » de l’église catholique est juste à côté !« .

En plus de la chapelle, Chijmes est doté d’une autre option MICE : l’Alcôve de la Caldwell House. Là aussi, un lieu empreint d’histoire et de spiritualité, puisqu’il compte parmi les plus vieux bâtiments de Singapour. « Marche en ma présence et sois parfait » : l’injonction qui domine l’alcôve – en français dans le texte puisque le bâtiment fut commandé par un prêtre français – ajoute à la solennité de l’espace, dont l’architecture en demi-cercle peut accueillir des événements réunissant une centaine d’invités au maximum. Le complexe Chijmes est en outre agrémenté de charmants espaces extérieurs, eux aussi privatisables. L’accord du propriétaire (Perennial) est requis, pour lequel Watabe, en charge de la gestion des espaces intérieurs, peut aider dans la négociation. A noter que Chijmes est installé dans une zone stratégique, à proximité de l’Hôtel de ville, et entouré de nombreux hôtels couvrant toutes les gammes tarifaires.

Pour les organisateurs MICE attirés par le « charme de l’ancien », difficile de ne pas également évoquer le Burkill Hall, dont la construction remonte à… 1868. Soit un siècle avant l’indépendance du pays ! Pour autant, le bâtiment colonial est en phase avec son époque, comme en témoigne la visite guidée en 3D de ses installations MICE, disponible en ligne. Burkill Hall peut accueillir jusqu’à 80 personnes au rez-de-chaussée, et une centaine à l’étage, agrémenté d’une terrasse. Quant aux espaces extérieurs, difficile de rivaliser… Celui-ci est en effet implanté au cœur du jardin botanique de Singapour, et plus précisément dans son écrin star : le National Orchid Garden. Ou comment marier l’esthétique de l’orchidée et la portée symbolique de cet emblème national…

Pour rester dans la thématique florale, le ArtScience Museum rend un hommage réussi au lotus. Cette fois, il est moins question d’héritage que d’infrastructures ultra-modernes. Le musée du complexe Marina Bay Sands entend d’ailleurs incarner un point de rencontre entre l’art, la science, la culture et la technologie. Et offre au passage de nombreuses installations meetings & events. Les lancements de produits, les conférences de presse et autres défilés de mode y sont courants. Le ArtScience Museum compte 21 espaces sur près de 5 000 m², qui peuvent notamment s’appuyer sur des technologies immersive, de l’art digital et interactif.

En marge des infrastructures événementielles, Singapour compte un autre atout majeur pour des meetings plus exclusifs, plus informels : le catalogue de restaurants et de bars haut de gamme qui ont fleuri dans la Cité-Etat. Le Guide Michelin dévoilé en mai dernier au Marina Bay Sands recense ainsi pas moins de 41 adresses 1 étoile, sept 2 étoiles et trois 3 étoiles – dont Odette, installée à la National Gallery. Parmi cette vaste constellation on peut notamment citer le travail de la star locale Malcom Lee, qui rayonne au sein du Candlenut. C’est fin, beau, tout en couleurs et en saveurs, raffiné sans être prétentieux… Le chef singapourien puise dans la culture peranakan, sublime avec élégance ses « madeleines de Proust » singapouriennes. Surtout, le prestigieux macaron n’a pas eu raison d’une certaine simplicité, dans la décoration chaleureuse du Candlenut tout comme dans le service, avec un personnel souriant et aux petits soins qui, à l’énoncé de tel ingrédient, à l’explication de telle recette peranakan, semble bien partager la passion du chef. Et c’est communicatif…

Plus sérieux, plus sobre – plus onéreux aussi – et ô combien savoureux : le Seroja. Nouveau venu sur la scène gastronomique locale, le restaurant de Kevin Wong devrait rapidement rejoindre lui aussi la piste aux étoiles. On y rend un vibrant hommage à la richesse de la gastronomie malaise, avec un sourcing particulièrement pointu, et un travail (très) haut de gamme. La cuisine ouverte permet à l’audience d’apprécier la précision, l’exigence de cette brigade, dont les membres se succèdent à l’arrivée de chaque plat pour en expliquer l’inventivité.

Autre nom à garder en mémoire pour se sustenter lors d’un déplacement en terres singapouriennes : celui de la cheffe Violet Oon. Non seulement pour la richesse de sa cuisine – nourrie des influences peranakan, chinoise, malaise ou encore indienne – mais aussi pour la localisation stratégique des trois adresses éponymes : à Orchard, au sein de la National Gallery et surtout à Changi, au sein de l’aéroport international.

Violet Oon at Jewel (aéroport de Changi)

Et pour un instant de détente, peut-être pour célébrer la signature d’un contrat, Singapour est également dotée de prestigieux « comptoirs ». On y trouve ainsi 11 des 50 meilleurs bars en Asie d’après le palmarès 2022. Parmi eux, on peut citer le MO bar (8e), dans le cadre ô combien feutré du Mandarin Oriental, ou encore l’incomparable Atlas (23ème). Outre sa collection pléthorique de gins, cette adresse hautemment branchée se distingue par un cadre Art déco à la fois chargé et soigné, tout en boiseries et en fresques. Et ce bar central, monumental, proportionnel à la hauteur sous plafond du bâtiment… Un incontournable, encore un…

Atlas