2022, une année largement positive pour la SNCF

Un chiffre d'affaires dépassant pour la première fois les 40 milliards d'euros, un trafic voyageurs en nette progression : le groupe SNCF a enregistré des résultats très positifs en 2022.
TGV en gare de Paris-CDG (Photo : Luc Citrinot)
TGV en gare de Paris-CDG (Photo : Luc Citrinot)

Les acteurs du monde touristique referment chacun à leur tour la page de la pandémie au tournant de 2023. Les groupes hôteliers ont vu le revenu par chambre dépasser les niveaux de 2019. Air France-KLM a présenté pour le quatrième trimestre un chiffre d’affaires de 7,1 Md €, « un niveau record dans l’histoire du groupe malgré un contexte difficile« . La SNCF ne déroge pas à la règle. Le groupe ferroviaire voit, pour la première fois, son chiffre d’affaires dépasser les 40 milliards d’euros, à 41,4 Mds€.

Un cap franchi grâce à la diversification de ses activités, notamment à l’international, et la croissance de ses filiales Geodis côté logistique ( +68% vs 2019) et de Keolis en ce qui concerne les transports publics. Mais cette forte croissance du chiffre d’affaires, en progression de près de 20% autant par rapport à l’année précédente qu’en comparaison des niveaux d’avant-crise (+19% vs 2021 et +18% vs 2019), s’explique aussi par l’activité première de la SNCF, le transport des voyageurs.

Passée la vague Omicron du premier trimestre, les voyages en train sont repartis de l’avant. Le chiffre d’affaires de de SNCF Voyageurs de progresser globalement de 27% vs 2021 et de +3% vs 2019. Encore en retrait de 3% par rapport à la période pré-pandémie, l’activité TGV/interCités a bondi de 58% en 2022 comparé à l’année précédente. En parallèle, les trains régionaux et franciliens ont enregistré une hausse sensible du trafic (+33% pour les TER et +23% chez Transilien), favorisant d’un côté comme de l’autre un chiffre d’affaires plus élevé que les années précédentes. « On note une augmentation du nombre de voyageurs qui marque un plébiscite du train, à la fois pour la grande vitesse et pour les trains régionaux, après deux années perturbées par la crise Covid« , s’est réjoui Jean-Pierre Farandou, PDG du groupe SNCF.

Alors que SNCF Voyageurs réalise 10% de son activité à l’international, la limitation des restrictions aux déplacements et la reprise des voyages transfrontaliers ont été favorables au retour progressif aux niveaux d’avant crise autant en nombre de trains que de chiffre d’affaires. Autre élément démontrant le retour des voyageurs dans les trains, les revenus de SNCF Gares & Connexions sont en croissance de 3,8% vs 2021 et 6% vs 2019.

Cette dynamique du transport ferroviaire s’est aussi traduite par de nouveaux développements avec l’ouverture de nouvelles destinations Ouigo à grande vitesse et le lancement des liaisons à bas coûts en train classique de Paris vers Nantes et Lyon. En parallèle, Ouigo étend son offre en Espagne avec l’ouverture de la ligne Madrid-Valence, succédant au Madrid-Barcelone lancé en 2021. Toujours vers l’Espagne, la SNCF a lancé une liaison en propre Paris-Barcelone, une ligne auparavant partagée avec la Renfe.

Avec un résultat net de 2,4 Mds€ et ce retour à un équilibre attendu comme pérenne, la SNCF va consacré ses bénéfices à préparer l’avenir. « Cet argent va être utilisé à 100 % pour construire l’avenir du Groupe en finançant son développement, en investissant dans le réseau ferré national et en réduisant le poids de la dette« , a décrit Jean-Pierre Farandou. En 2022, le groupe a notamment investi plusieurs milliards dans la régénération du réseau ferré, la modernisation et l’entretien des gares en plus d’investissements dans le matériel roulant.

En parallèle, la SNCF poursuit sur la voie de la décarbonation de son activité. Ses émissions de gaz à effet de serre , de 1,5 M de tonnes de CO2 en 2022, sont restées stables malgré la croissance de l’activité. À fin 2022, SNCF déclare avoir réalisé un quart de sa trajectoire de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre, fixée à -30 % pour les activités de transport et à -50 % pour les bâtiments d’ici 2030 par rapport à 2015. Outre la signature cette année d’un contrat record de 25 ans pour la fourniture d’électricité renouvelable, la SNCF va déployer dès 2024 des panneaux photovoltaïques sur les parkings de certaines gares afin d’assurer 15% de leur consommation. Au final, d’ici 2030, les 3 000 gares françaises seront alimentées en énergie solaire.