Espace Start-Up : les jeunes pousses qui agitent le voyage d’affaires

Les start-up bouillonnent de nouvelles idées pour simplifier le parcours du voyageur, qu’il s’agisse de concilier développement personnel et efficacité professionnelle, de pallier un handicap ou encore de tirer le meilleur d’une conférence ou d’une réunion. Petit tour d’horizon des nouvelles solutions qui agitent l’univers du voyage d’affaires.
AirHelp
Les start-up accompagnent les voyageurs d'affaires, notamment dans le domaine des indemnités aériennes

Bien-être en algorithme

Décalage horaire, réunions à la chaîne, malbouffe, stress : concilier déplacement professionnel et équilibre personnel peut s’avérer complexe. Les acteurs de l’inno­vation s’affairent sur ce sujet en s’appuyant notamment sur le meilleur ami du voyageur, son smartphone. À l’occasion de l’édition 2019 d’UnivAirPlus, consacrée justement au bien-être des professionnels nomades, la start-up Moodwork a eu l’occasion de présenter sa solution aux acteurs du voyage d’affaires. Objectif : rendre chaque salarié maître de son propre bien-être, grâce à un diagnostic visant à comprendre ce sur quoi il doit capitaliser ou, au contraire, ce qu’il a à améliorer. Un deuxième axe consiste à fournir au salarié les ressources pour qu’il puisse agir lui-même sur sa qualité de vie au travail à travers des programmes de développement personnel, des fiches-conseils et des podcasts. Le tout est adossé à un système d’accompagnement permettant au salarié d’échanger en live avec des psychologues et des coachs, par téléphone ou en visioconférence.

Dans la même veine, la start-up Smarter Time mesure le temps accordé par l’utilisateur à chacune de ses activités afin de le guider vers un meilleur équilibre, notamment entre vie privée et vie professionnelle. Autre ingrédient crucial pour le bien-être du voyageur d’affaires : son alimentation. Les applications se multiplient sur ce créneau porteur pour mieux tracer les aliments et leur impact sur l’organisme. Une application comme Yuka s’est déjà imposée auprès du grand public. Elle permet de scanner le code-barres d’un produit pour en connaître toutes les informations nutritionnelles utiles, voire identifier des alternatives plus saines. Mais la start-up Foodvisor pourrait bien révolutionner ce secteur en se basant, quant à elle, sur la simple photo d’un aliment ou d’une assiette. Idéal pour un voyageur d’affaires au restaurant.

Moodwork
La start-up Moodwork entend rendre chaque salarié maître de son propre bien-être

Retards, annulations : des indemnités en trois clics

Voilà maintenant quinze ans que le règlement européen 261/2004 a défini les règles d’indemnisation pour les passagers victimes de retard ou d’annulation de vol. Pourtant, nombre de voyageurs, y compris les plus chevronnés des professionnels nomades, ignorent encore qu’ils peuvent exiger réparation. Et surtout que le bénéficiaire de ces indemnités n’est pas l’entreprise, mais bien le voyageur lui-même. Profitant de cette zone grise, plusieurs start-up se sont lancées sur un marché porteur. Fligthright en Allemagne, AirHelp aux Etats-Unis, mais aussi des acteurs français comme Air Indemnité ou Air Refund. Ces intermédiaires se proposent d’effectuer toutes les démarches nécessaires auprès des compagnies aériennes et de prélever une commission sur les éventuelles indemnités obtenues. Tissant leur toile dans l’univers des déplacements professionnels, quelques-uns de ces acteurs ont conclu des accords avec les agences de voyages d’affaires, à l’image d’Air Indemnité qui s’est alliée avec des partenaires comme Frequent Flyer Travel Paris, Selectour, Manor et Tourcom. Le voyageur est automatiquement prévenu que les désagréments qu’il vient de subir sont éligibles à une indemnisation, tout en voyant ses démarches réduites au strict minimum. Quant à AirRefund, la start-up a récemment étendu son activité avec la mise en place d’une assurances voyage en s’alliant à la branche « assurtech » de la Société Générale : Moonshot-Internet. Une nouvelle offre qui couvre notamment les voyageurs en cas de faillite d’une compagnie aérienne…

À l’heure de la conférence augmentée

À l’occasion de l’édition 2019 de l’IFTM Top Resa, le rendez-vous français du voyage a adopté une nouvelle technologie visant à améliorer le confort de son auditoire. La start-up Odiho a été choisie pour retransmettre le son des différentes conférences sur le smartphone des participants. Il leur suffit de scanner un QR code pour accéder, via leurs écouteurs et en temps réel, aux interventions des conférenciers, leur épargnant ainsi les bruits parasites. Odiho joue d’ailleurs à domicile, la jeune pousse étant installée à quelques pas du salon, au sein de l’incubateur French Event Booster inauguré à la porte de Versailles en septembre 2018. Dans le même esprit que Odiho, mais sous l’angle de la traduction, Linguali se présente, d’après ses fondateurs, comme “la première app mobile des congrès, meetings et événements, pour écouter l’interprète de conférence, ou le speaker, sur portable, sans les casques de traduction”. Toujours dans l’optique de renforcer l’engagement des participants sur une conférence, voire une réunion, des plates-formes comme Slido, Pigeonhole ou la Française Sparkup se sont multipliées ces dernières années. Ces solutions permettent aux organisateurs de sonder l’auditoire pendant l’événement, mais aussi de faciliter les interactions avec les intervenants et de visualiser en direct les réponses. Nul besoin de télécharger une application mobile ou de renseigner d’interminables champs d’informations : une URL et un simple code viennent fluidifier un processus qui décourage souvent bon nombre de participants.

IFTM Top Resa
L’IFTM s’est tourné vers la start-up Odiho pour son édition 2019

Vers un voyage d’affaires inclusif

Pour concilier mobilité et handicap, plusieurs start-up ont tenté de mettre au point des catalogues référençant les infrastructures adaptées. C’est dans cette logique que s’inscrit la jeune pousse HappenGo, un moteur de recherche qui accompagne le voyageur en quête d’un hôtel, d’un restaurant ou d’un commerce en fonction de ses équipements et du profil de l’utilisateur. HappenGo est doté d’un volet dédié spécifiquement aux déplacements, avec des renseignements concernant le train, le métro, le taxi, l’avion, ou la location d’une voiture. Autre outil pratique pour les voyageurs en situation de handicap : Mobee Travel – anciennement connu sous le nom d’Handivoyage – permet de réserver chaque étape de son déplacement avec des infrastructures adaptées, si besoin du matériel médical ou une assistance. Un module spécifique au voyage d’affaires a même été mis en place : Mobee for business. Dans la même logique “inclusive”, en y ajoutant une dimension collaborative, Streetco se présente comme un GPS piéton adapté aux personnes à mobilité réduite (PMR). La start-up s’appuie sur une communauté d’utilisateurs, des “Streeters”, qui facilitent les déplacements urbains en signalant d’éventuels obstacles et en recommandant des lieux accessibles. Quant à Feelobject, la start-up toulousaine a choisi de décliner l’impression 3D – le cœur de son activité – à la conception de plans interactifs pour guider les utilisateurs malvoyants. Ces plans peuvent s’intégrer dans des environnements complexes sous la forme d’une borne, la Virtuoz “grand format”, ou d’une version plus mobile, la Virtuoz Mini. Les acteurs du voyage pourraient bien adopter ces nouveaux outils, notamment des hôtels ou des aéroports.