Allemagne : le tourisme d’affaires touché, mais pas coulé

Selon les derniers chiffres de l'Office de Tourisme Allemand en France, le tourisme d'affaires des Français vers l'Allemagne a été fortement affecté par la pandémie. Mais il reste néanmoins plus important que pour d'autres destinations européennes en générant 20% de toutes les arrivées françaises Outre-Rhin.
Allemagne tourisme d'affaires
Francfort, destination d'affaires par excellence est la troisième ville la plus visitée par les Français en Allemagne (Photo : Luc Citrinot)

Le résultat n’a rien d’une surprise. Le tourisme allemand n’a pas été épargné par la crise du Covid-19 mais la pandémie lui aura tout de même offert quelques motifs de satisfaction. Certes, le nombre total des nuitées a reculé de près de 90 millions de nuitées étrangères à 32,2 millions en 2020. Soit son niveau d’il y a 30 ans. Mais en même temps, la destination Allemagne est devenue en 2020 pour la première fois la 1ère d’Europe pour les voyageurs européens. Ces derniers ont généré 23,5 millions de voyages Outre-Rhin, devant l’Espagne ou encore l’Autriche.

Les Français ont représenté 1,3 millions de nuitées en 2020, loin des 3,8 millions de nuitées de 2019. Pour les 11 premiers mois de 2021, ce chiffre a légèrement baissé à 0,9%.

Le voyage d’affaires génère plus de 20% des déplacements des Européens

Le voyage d’affaires a été l’un des segments les plus affectés par la crise. Or c’est un segment plus important que pour d’autres destinations européennes. Le nombre d’Européens se rendant en Allemagne pour motif d’affaires représentait ainsi 21% de tous les voyages en 2020 contre 15% en moyenne pour l’ensemble des voyages. Pour le seul marché France, ce pourcentage s’élevait à 20%.

Dans le détail, 49% de tous les voyages d’affaires européens vers l’Allemagne s’y rendaient pour un motif « classique », le reste étant des voyages d’affaires dits « promotionnels ». C’est à dire en relation avec une activité MICE.

C’est d’ailleurs ce secteur qui a le plus souffert en 2020. Alors que le nombre de voyages d’affaires vers l’Allemagne reculait en 2020 de 63%, les déplacements dans le cadre d’une foire ou d’une exposition ont baissé de 75%. Ceux dans le cadre d’une conférence ou d’une convention affichaient une chute de 65%.

Si l’on regarde les modes de transport, la voiture représentait la majorité des déplacements à 54% (58% pour les Français) suivi par l’avion à 26% (27% en France) et le train à 9% (7% en France). On sera surpris de voir la faible part du train en France, un résultat lié à la suppression de nombreuses liaisons directes durant la pandémie.

ICE de la DB et TGV de la SNCF côte à côte Gare de l’Est à Paris (Photo : LC)

Des améliorations sur la desserte aérienne et ferroviaire

La situation ne s’est que partiellement améliorée depuis. La SNCF et la DB annoncent qu’elles exploitent ensemble 24 trains quotidiennement sur l’Allemagne depuis Paris, Lyon, Marseille et Strasbourg. Néanmoins, les deux entreprises ferroviaires exploitent encore un nombre de fréquences réduites sur les axes Paris-Sarrebruck-Francfort et Paris-Stuttgart. Cependant, une bonne nouvelle est l’exploitation d’une ligne de train directe six jours sur sept reliant Paris à Fribourg en trois heures.

En revanche, l’office de tourisme espère que l’amélioration de l’offre aérienne depuis la France va générer un nouveau courant de trafic, notamment d’affaires. La compagnie Vueling dessert en effet depuis peu Hambourg, Leipzig et Nuremberg depuis Orly. Lufthansa a finalement inauguré sa ligne Orly-Munich et lance ce printemps Rennes-Francfort. Enfin, Transavia reprend en avril la liaison entre Montpellier et Berlin.

« L’accessibilité est essentielle à la progression et l’attrait de la destination Allemagne en France« , soulignait Bénédicte Richer-Langlais, Directrice de l’ONAT en France lors d’une présentation. L’offre de ce printemps devrait donc porter ses fruits.