Interview : Pablo Nakhlé Cerruti, directeur général de Viparis

Transformation du parc Paris Expo Porte de Versailles, rénovation du palais des congrès d'Issy-les-Moulineaux, innovation à travers la plate-forme French Event Booster : Pablo Nakhlé Cerruti, directeur général de Viparis, présente l'actualité de son groupe.
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Pablo Nakhle Cerruti, directeur général de Viparis.

Où en est la métamorphose du parc Paris Expo Porte de Versailles ?

Le programme suit son cours selon le calendrier prévu. Commencés en 2015, les travaux de rénovation sont prévus pour se terminer en 2023. Après l’ouverture l’an dernier de Paris Convention Centre – le plus grand en Europe –, qui marquait la fin de la phase 1, nous avons attaqué dans la foulée la phase 2 qui se terminera l’été prochain. Elle aboutira à la recréation d’un nouveau pavillon 6, doté d’un auvent signé Jean Nouvel et sur le toit duquel se trouvera une ferme urbaine d’1,5 ha, la plus grande ferme urbaine en toiture au monde. Deux hôtels sont également en construction, un Mama Shelter et un Novotel dessinés par Jean-Michel Wilmotte.

Le lancement de Paris Convention Centre est-il une réussite ?

Le pari de créer un centre de convention de très grande taille connecté à des espaces d’expositions était le bon. Le lieu a accueilli huit manifestations depuis son ouverture et 28 sont déjà programmées jusqu’en 2023. Il correspond à ce que demandent aujourd’hui les grands événements internationaux. Nous avons reçu des congrès médicaux, mais aussi beaucoup d’entreprises de la tech comme Microsoft, Google et Amazon.

 

Dans ce cadre, des synergies pourraient-elles se dessiner avec le palais des congrès d’Issy-les-Moulineaux, récemment rénové ?

Lors des manifestations à la porte de Versailles, il y a souvent une demande pour des lieux pouvant accueillir des événements annexes. Il y a donc des synergies possibles avec ce palais des congrès. Cependant, avec son amphithéâtre d’un millier de personnes, ses deux espaces d’expositions et sa dizaine de salles de réunions, il aura sa vie propre. C’est un palais des congrès à taille humaine qui offre un bon mix entre une offre technologique correspondant à la demande actuelle des organisateurs et le respect d’une histoire remontant aux années 30. Ce lieu Art Déco a connu beaucoup de vies, tour à tour conservatoire, palais de justice, salle de spectacles où se sont produits Dalida, Coluche, plus récemment Jamel Debbouze et bientôt Manu Payet.

Dans l’actualité de Viparis figure le lancement de French Event Booster, une plate-forme d’innovation de la filière événementielle.

French Event Booster a été inauguré il y a deux mois au cœur du parc des expositions de la porte de Versailles. Ce lieu a été conçu avec un tour de table regroupant tous les acteurs de la filière : l’organisateur d’événement WeYou, un des leaders européens de la prestation technique du spectacle et des événements, le groupe Novelty/Magnum et la fédération professionnelle LÉVÉNEMENT, en plus de deux partenaires que sont Unimev, l’Union Française des Métiers de l’Evénement, et OpenEvents, une société de service informatique dédiée à l’événementiel et aux lieux d’accueil de public. Avoir réuni six acteurs importants de l’industrie, avoir trouvé 11 start-up qui, comme on le pense, vont créer de la valeur, accueillir 30 coworkers et une école, rassembler l’industrie autour de l’innovation, le tout en à peine un an, c’est un petit exploit. Cette plate-forme d’innovation, composée d’une partie dédiée à l’incubation de start-up, mais aussi au coworking en plus d’une école consacrée à la filière événementielle, va permettre des expérimentations.

L’enjeu avec French Event Booster, c’est être capable de se singulariser dans ce monde qui change

Trouver de nouvelles solutions, notamment technologiques, est-il essentiel ?

Comme tous les secteurs, le marché des congrès se globalise, se digitalise. Sans même parler de se faire überiser, l’enjeu avec French Event Booster, c’est être capable de se singulariser dans ce monde qui change, où les organisateurs, les visiteurs, les exposants ont des attentes différentes. Cette plate-forme doit servir à accélérer tous les projets d’innovation qu’on voit fleurir ici ou là, à trouver des solutions en matière de services de contenu, de technologie, le tout afin de donner à l’industrie les moyens de prendre en main son destin de manière collective.

Une telle initiative a-t-elle déjà été menée dans d’autres grandes villes de congrès ?

Pas à ma connaissance. Beaucoup d’organisateurs de congrès mondiaux, de grands événements dans la tech sont venus voir cette expérience. Ce lieu reçoit un accueil très favorable. Il y a à la fois une volonté d’accélérer par l’innovation et de renforcer l’attractivité de la destination. C’est la preuve que la place de Paris s’est organisée et que l’industrie de l’événementiel s’organise aussi. Le but est de créer une différentiation de la France vis à vis de la concurrence européenne et mondiale.

Quels sont les autres projets en cours pour Viparis ?

Nous terminons les discussions avec la ville de Paris en vue de l’extension du palais des congrès de Paris porte Maillot, qui sera complémentaire de Paris Convention Centre pour des événements réunissant moins de 10 000 personnes. Nous serons en mesure de présenter le projet en début d’année prochaine. Sa livraison est prévue pour les Jeux Olympiques de 2024, comme beaucoup d’autres équipements à Paris. Viparis, avec ses lieux ne nécessitant pas de nouvelles constructions – le handball et le tennis de table à Paris Expo Porte de Versailles, le centre de presse au parc des expositions de Paris Le Bourget –, a d’ailleurs constitué un avantage pour la candidature de la ville.