L’environnement, victime collatérale des annulations de vols
Les voyageurs d’affaires ne sont pas les seuls à pâtir des retards et autres annulations de vols. Une étude publiée par AirHelp mesure l’impact de ces perturbations sur l’environnement.
Par Florian Guillemin -
D'après AirHelp, les annulations et les retards de vols ont généré 9 millions de tonnes supplémentaires d'émissions de CO2
C’est un facteur relativement méconnu de l’impact du secteur aérien sur l’environnement. En marge des débats sur la pertinence des vols domestiquesou des plafonds à imposer dans tel ou tel hub européen, AirHelp s’est penché sur les conséquences des perturbations de vols sur la planète. Et d’après les calculs de l’étude publiée le 26 septembre, les annulations et les retards de vols génèreraient 9 millions de tonnes supplémentaires d’émissions de CO2, soit 1,3 % de l’empreinte CO2 totale de l’industrie aéronautique. Les auteurs du rapport AirHelp estiment ainsi que l’empreinte carbone supplémentaire équivaut aux émissions annuelles d’environ...
C’est un facteur relativement méconnu de l’impact du secteur aérien sur l’environnement. En marge des débats sur la pertinence des vols domestiquesou des plafonds à imposer dans tel ou tel hub européen, AirHelp s’est penché sur les conséquences des perturbations de vols sur la planète. Et d’après les calculs de l’étude publiée le 26 septembre, les annulations et les retards de vols génèreraient 9 millions de tonnes supplémentaires d’émissions de CO2, soit 1,3 % de l’empreinte CO2 totale de l’industrie aéronautique. Les auteurs du rapport AirHelp estiment ainsi que l’empreinte carbone supplémentaire équivaut aux émissions annuelles d’environ deux millions de voitures particulières. Ce qui nécessiterait “environ 3 000 éoliennes fonctionnant pendant un an ou 300 à 350 millions d’arbres pour être compensé”.
Comment expliquer qu’un avion en retard ou même qui ne décolle pas comme il le devrait puisse lui aussi aggraver l’empreinte carbone d’un secteur déjà fortement pointé du doigt ? L’étude publiée par AirHelp le résume ainsi : “Les perturbations pèsent lourdement sur l’environnement en raison de l’allongement des temps de vol et de roulage des avions retardés, ainsi que des services supplémentaires utilisés, comme les taxis et les hôtels”. AirHelp estime que pour le seul volet hébergement, les annulations de vols génèrent jusqu’à 90 000 tonnes de déchets par an…
« Les perturbations des vols sont un désagrément pour les passagers, les compagnies aériennes et les aéroports, et leur impact financier et environnemental est devenu un problème majeur pour l’industrie depuis la pandémie”, souligne Tomasz Pawliszyn, directeur général de AirHelp. “Pour que les passagers soient mieux protégés contre les perturbations et leurs conséquences financières, les compagnies aériennes devraient améliorer leur communication avec eux, notamment en ce qui concerne les droits des passagers aériens”, poursuit Tomasz Pawliszyn.
Le temps, c’est de l’argent…
Outre cet impact environnemental, AirHelp a également tenté de mesurer le coût humain de ces perturbations. Et les chiffres laissent songeur… Le rapport estime qu’en 2022, 330 millions de passagers ont été affectés par des retards et des annulations sur le seul marché européen, 200 millions aux États-Unis, et 12 millions en Australie. Ce qui représenterait 650 millions d’heures en termes de temps perdu. Les annulations de vol auraient nécessité 30 millions de nuitées d’hôtel. Et puisque « le temps, c’est de l’argent », AirHelp estime que “Le coût pour les passagers a eu l’impact le plus important, représentant 37% du coût total pour l’économie. Cela s’explique par la valeur du temps et de la productivité perdus par les passagers en raison des retards, sur la base de la valeur horaire du temps des passagers, d’après les estimations des agences de l’aviation” indiquent les auteurs du rapport. Ces derniers chiffrent l’impact des perturbations sur l’économie entre 27 et 32 milliards de dollars en Europe, entre 30 et 34 milliards aux États-Unis et jusqu’à 1,5 milliard de dollars en Australie. Un calcul qui comprend quatre critères : le temps d’exploitation supplémentaire pour les compagnies, les retombées sur d’autres segments de l’économie, les coûts supplémentaires liés à l’annulation des vols et donc la valeur du temps perdu par les passagers.
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