
Le billet (et éventuellement le tarif) unique pour les transports publics sera-t-il la grande idée de l’Europe des transports en 2023 ? Après l’introduction du ticket à 9 euros l’an dernier en Allemagne – une promotion permettant de voyager pendant un mois sur tous les transports régionaux publics -, le succès de l’opération a conduit à la pérennisation de ce type de billet outre-Rhin (voir encadré). Les Pays-Bas viennent aussi de lancer une carte unique concentrant toute l’offre de transports publics.
Pourquoi la France ne pourrait-elle agir de même ? Ce devrait être le cas à partir de 2025. Dans une interview au quotidien 20 Minutes, le ministre des Transports Clément Beaune a annoncé avoir lancé un hackathon (concours technologique de programmation).
Billet unique, tarif unique ?
L’objectif est de créer un titre de transports unique, valable dans toute la France. Pour le ministre, « on s’aperçoit que l’attractivité des transports publics au quotidien dépend aussi beaucoup du service qui est rendu en matière de sécurité, de propreté, d’information voyageurs, d’indemnisation, de facilité d’accès. [Et] le billet unique pour simplifier la vie des utilisateurs, c’est une vraie révolution dans les transports« .
Quelque 70 réponses technologiques ont été soumises dans ce hackathon qui a attiré aussi bien des start-up que de grandes institutions du type RATP ou SNCF. A terme, le billet unique devrait remplacer les multiples zones dans le pays. Selon Clément Beaune, la mise en place devrait être très rapide, le ministre estimant que les premières expérimentations sur des territoires volontaires pourraient débuter avant la fin de l’année.
Qui dit billet unique ne dit pas nécessairement tarif unique. Même si l’on peut penser qu’à terme, il pourrait conduire à un tarif unique pour les déplacements en transports publics sur le modèle du billet à 49 euros en Allemagne. Mais toujours selon Clément Beaune à 20 Minutes, « ce n’est pas à l’Etat de dire aux régions quelle est leur offre et le prix des transports, c’est leur responsabilité. Je distingue le support et le tarif. Même si je pense que le support peut entraîner des simplifications de tarifs et inciter les autorités organisatrices à proposer des tarifs communs« .
Et d’ajouter: « si l’Allemagne le fait, je ne vois pas pourquoi on ne serait pas capables de le faire. On a de bons opérateurs de transport, de très bons innovateurs, des collectivités qui ont envie et un gouvernement qui a cette ambition« .