
CDS Groupe vient d’annoncer son intégration dans la solution Cytric d’Amadeus. En quoi cette évolution était-elle essentielle ?
Ziad Minkara – CDS se doit répondre à son intégration dans l’univers des outils de réservation en ligne. Nous sommes éditeurs de solutions totalement agnostiques, pouvant être intégrées dans n’importe quel online booking tool. Dans ce cadre, il y a bien sûr les acteurs historiques comme Neo ou Concur, mais il nous manquait jusqu’à récemment la brique Cytric d’Amadeus. Un autre acteur majeur, dont la position s’est renforcée depuis la disparition de Traveldoo. Ce partenariat était très important et vient en plus de notre intégration avec le GDS Amadeus, puis de l’offre Amadeus Value Hotels, annoncée en début d’année. D’autres pourraient suivre, Amadeus investissant énormément dans la mobilité.
Ces partenariats renforcent-ils d’autant la position de CDS ?
Ziad Minkara – Notre stratégie, établie depuis la sortie du Covid, est de créer un groupe solide en France comme en Europe. Pour renforcer notre position sur le marché français, nous avons amorcé depuis cinq ans la transformation de notre modèle de distribution. Si 55% de nos outils spécialisés dans les déplacements professionnels sont toujours utilisés en direct par nos clients corporate, 45% le sont maintenant par des agences de voyage. Soit une parité quasi égale. Les agences ont besoin d’un Concur, d’un Neo ou d’un Cytric pour leurs très grands comptes, mais aussi, en parallèle, d’un outil facile et agile pour leurs clients domestiques, d’où notre produit Goelett, qui est piloté par une société soeur. Mais nous avons également développé d’autres partenariats, par exemple avec Cegid Notilus. Nos clients peuvent choisir en fonction de leur stratégie soit de tout confier à une agence qui utilise nos produits, soit de nous intégrer dans leur écosystème en ajoutant des connecteurs avec les autres solutions.
Quant à l’hôtellerie, au coeur de votre offre de réservation, quels sont vos principaux partenaires ?
Ziad Minkara – Nous avons des partenariats stratégiques avec des chaînes hôtelières comme The Originals, des accords de distribution avec les groupes Accor ou Louvre Hôtels, mais aussi avec Booking.com, qui reste notre premier fournisseur. CDS fait partie de ses principaux revendeurs ans le monde. Si Booking s’est retiré de la distribution directe avec les entreprises, ils continuent à la faire de façon indirecte avec nous, qui distribuons l’offre Genius 2 quel que soit le système de réservation en ligne.
L’autre grande actualité de CDS est votre récente incursion sur le marché allemand. Quels sont vos objectifs de croissance en Europe ?
Ziad Minkara – S’appuyant sur notre volonté d’être leader en France, notre stratégie est maintenant d’aller sur des marchés similaires en Europe. Nous avons par exemple ouvert des bureaux en Italie et en Belgique, où nous avons commencé à traiter des comptes comme Puma, Whirlpool ou Calzedonia. Sur le marché allemand, où il y a un acteur majeur qui s’appelle HRS, nous avons concouru pour l’acquisition d’un acteur local, Corporate Rates Club, le choix des vendeurs s’étant porté sur CDS. L’idée en Allemagne est d’avoir une structure sœur à CDS. Ils sont aujourd’hui 100 collaborateurs sur l’Allemagne et sur la Croatie, et gèrent 200 millions de volumes d’affaires, notamment des comptes comme la Deutsche Bahn, BMW et Merck depuis peu.
Ciblez-vous d’autres pays pour de futures implantations ?
Ziad Minkara – Avant la pandémie, nous étions principalement sur le marché français avec une cinquantaine de collaborateurs. Aujourd’hui, nous avons 300 collaborateurs dans cinq pays : la France, l’Italie, l’Allemagne, la Croatie, ainsi que la Pologne. Maintenant, nous sommes à la recherche de partenaires en Espagne et en Angleterre, un marché qui nous offrira une nouvelle dimension. On y travaille.
De quelle manière comptez-vous conquérir ce nouveau marché, à travers un rachat ou l’ouverture de bureau ?
Ziad Minkara – Tous les scénarios sont ouverts. Nous avons la possibilité d’y ouvrir un bureau comme on l’a fait en Italie ou de faire une acquisition comme Allemagne. Mais, sachant que le marché britannique est trusté par les agences de voyages, notre implantation peut également se faire à travers un partenariat avec une agence de voyage ou un accord avec un acteur historique. Une chose est à peu près certaine, ce sera pour 2024. C’est dans notre roadmap.
Votre groupe sera-t-il toujours plus présent en Europe à l’avenir ?
Ziad Minkara – Nous avons pour ambition d’être l’acteur de référence en Europe en tant qu’intégrateur de solutions dédiées aux déplacements professionnels. C’est-à-dire un groupe indépendant, français et fier de l’être, mais de taille européenne qui peut adresser les besoins des entreprises aux plans local, régional et international. Nous sommes numéro un en France et numéro deux en Allemagne grâce au rachat de Corporate Rates Club. Notre ambition à trois ans est d’atteindre le milliard d’euros de volume d’affaires hôtel, contre 800 millions aujourd’hui.