Alors qu’Air France teste depuis le 11 mars le certificat sanitaire ICC AOKpass sur ses vols au départ de Paris-CDG vers Pointe-à-Pitre et Fort-de-France, le ministre délégué aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, entrevoit un bel avenir pour ces solutions permettant de fluidifier les voyages à travers la vérification sécurisée et digitale des tests Covid. « Ça peut être une préfiguration ou une anticipation, en tout cas une expérimentation grandeur nature de ce que pourrait être demain un futur ‘travel pass’ ou un ‘pass sanitaire’ « , a-t-il déclaré lors d’une interview accordée à RMC le jour du lancement de cette phase pilote.
Dans ce cadre, les liaisons entre Paris et les DOM-TOM vont voir une multitude d’expérimentations de la solution développée par MedAire/International SOS, la Chambre Internationale de Commerce et SGS. Mi février, quasi au même moment qu’Air France, French Bee et Air Caraïbes avaient annoncé la proposer sur ses vols vers la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, La Réunion et Tahiti, les tests commençant ce mois-ci.
Corsair a récemment rejoint ces compagnies et testera l’ICC AOKpass à partir de la troisième semaine de mars sur ses vols de Paris vers Pointe-à-Pitre, Fort-de-France, Mayotte et La Réunion. « Nous sommes convaincus que le déploiement de ces tests seront d’un grand bénéfice pour nos clients afin de rendre leur parcours à l’aéroport plus simple et plus facile« , a déclaré Julien Houdebine directeur ventes et marketing de Corsair.
Un tel système a pour principale utilité, selon Jean-Baptiste Djebbari, « de faciliter l’emport des documents, de les numériser et de les authentifier. Ca évite les fraudes, ça désengorge les queues. (…) Il y aura très certainement des protocoles sanitaires qui imposeront soit d’avoir un test, soit d’avoir un certificat de vaccination » pour prendre l’avion, a souligné le ministre, tout en précisant que l’obligation de vaccination pour prendre l’avion ait encore fait l’objet de discussions au sein du gouvernement.
« Nous reconnaissons que les vaccins ne sont qu’une partie de la solution et que les outils numériques – comme l’ICC AOKpass – seront essentiels pour enrayer la propagation du virus”, a déclaré de son côté John W. H. Denton, secrétaire général de la Chambre de commerce internationale (ICC), lors de l’annonce du test de l’AOKPass par Corsair. De ce fait, les choses semblent s’accélérer pour toutes ces solutions de certificats sanitaires digitaux. Du 15 et le 28 mars, Singapore Airlines testera le Travel Pass de IATA sur sa ligne Singapour-Londres, la compagnie envisageant d’intégrer ce pass sanitaire à son appli SingaporeAir en milieu d’année.
De son côté, la compagnie israélienne El Al a effectué le 8 mars un vol garanti sans covid entre Tel Aviv et New York, ses passagers étant soit vaccinés, soit en possession d’un test PCR négatif. De son côté, la Chine va mettre en place un « certificat de santé pour les voyages internationaux » à destination de ses ressortissants, ce qui leur permettra de se rendre pour affaires à l’étranger sans obligation de quatorzaine en hôtel à leur retour au pays.
La portée de ces pass sanitaires destinés aux voyages pourrait-elle s’étendre dans le futur à d’autres aspects de la vie quotidienne ? Si, pour le ministre français des Transports, cette question « est très différente de savoir s’il faudra un vaccin ou un test PCR et/ou d’autres documents pour pouvoir accéder au restaurant, au théâtre« , aux Etats-Unis l’Etat de New York a récemment testé avec le Digital Health Pass d’IBM avec des groupes de spectateurs assistant à des matchs de basket et de hockey au Barclays Center et au Madison Square Garden. En France, des concerts pilotes seront effectués en avril à Paris et à Marseille, encadrés par des tests PCR et salivaires, en plus du port de masques FFP2 dans la fosse.
