Voyages SNCF entend prendre une part active dans la diminution de 50 % des émissions du groupe ferroviaire à l’horizon 2030, objectif fixé par le Pdg de la SNCF, Jean-Pierre Farandou. Elle lance pour cela Planète Voyages, un projet de mobilité écologique reposant d’abord sur la sensibilisation et la formation des agents et personnels de bord : conducteurs, contrôleurs, employés de bar et de nettoyage… « Les agents doivent s’engager dans des actions responsables dans le cadre de leur travail« , assure ainsi Alain Karkovitch, directeur général de Voyages SNCF.
Outre le recours à des trains à hydrogène, à batteries ou hybrides en ce qui concerne les TER, les actions durables seront renforcées sur les grandes lignes. Que ce soit en matière de recyclage, de tri des déchets, mais aussi d’écoconduite – afin d’économiser au moins 10 % d’électricité sur un trajet – et d’écostationnement en gare, pour économiser 7 % d’énergie. « Sur la ligne Paris-Lyon, un conducteur peut rouler 100km sans consommer d’énergie en utilisant les pentes« , ajoute Alain Karkovitch.
Attendu en 2024, le futur TGV M, présenté comme « un éco TGV », constituera une pierre importante de ce projet grâce à son aérodynamisme, son poids allégé, ses atouts technologiques en matière d’écoconduite et sa possibilité d’être recyclé à 97 %. Plus connecté, plus confortable et capacitaire (avec 740 places, soit 20 % de plus que les TGV Duplex), ce TGV engendrera un bilan carbone amélioré de 32 % par rapport aux rames actuelles.
Sensibiliser la clientèle aux atouts écologiques du train
Le second volet de Planète Voyages concerne les clients auxquels le groupe entend faire préférer le train afin d’accélérer la transition écologique. Cette sensibilisation passe par une grande campagne de communication sur les INOUI, OUIGO et Intercités et un ambassadeur de choix en la personne du célèbre navigateur François Gabart, vainqueur notamment du Vendée Globe, de la Transat Anglaise et recordman du tour du monde en solitaire. « J’entends mettre à profit les innovations issues de mon métier pour proposer des solutions dans le transport durable pour demain« , déclare-t-il. Et d’ajouter : « c’est un défi de modifier notre manière de se déplacer sur la planète de façon écologique. »
Confrontée à une baisse de 40 % de son trafic voyageurs en 2020 en raison du Covid-19, la SNCF mise aussi sur Planète Voyages pour rebondir, et cela en jouant la carte de la mobilité verte, notamment auprès de jeunes générations très à cheval sur les questions écologiques. « Il faut faire savoir aux Français qu’un trajet en train émet 50 fois moins de CO2 que la voiture et 80 fois moins que l’avion« , insiste Christophe Fanichet, le Pdg de SNCF Voyageurs.
Ce focus sur la mobilité verte est aussi un moyen de séduire les entreprises et de répondre à leurs préoccupations environnementales dans le cadre de leur rapport annuel de Responsabilité Sociale d’Entreprise (RSE) où elles présentent leurs performances sociétale, sociale et environnementale. « Nous réalisons des études auprès des entreprises afin de définir quelle sera leur attitude de déplacement d’après crise« , souligne Christophe Fanichet. La dimension écologique est très importante pour les grands comptes que nous aidons à tenir leurs engagements dans le cadre de leur politique RSE. Les perspectives à venir sont positives et penchent en faveur du rail« . Tout au moins pour les trajets de moins de trois heures, l’avion reprenant l’avantage au delà…
La prochaine étape attendue est la sortie en février, chez e.Voyageurs SNCF, d’un baromètre par ligne afin d’aider les clients – dont les voyageurs d’affaires – à faire le choix d’une mobilité plus écologique avec ses trains en l’occurrence. En attendant, avant l’été, la présentation d’une grille tarifaire inédite, annoncée une nouvelle fois comme « plus simple et plus lisible« .