
Depuis quelques semaines, la Renfe a retiré de la ligne Madrid-Barcelone ses Avlo, son offre de voyages en train à grande vitesse low cost. La compagnie nationale ferroviaire espagnole a immédiatement remplacé ces départs par des trains à grande vitesse classiques AVE dont les billets, plus chers, assurent davantage de flexibilité et de services ainsi qu’un meilleur confort correspondant aux attentes de la clientèle professionnelle. Une offre qui s’apparenterait chez nous à celle des TGV Inoui, mais qui ne détient plus qu’environ 46% du marché en raison de l’arrivée sur ce marché de Ouigo en mars 2021 et d’Iryo en décembre 2022, l’Espagne ayant été précurseur dans l’ouverture de son marché à la concurrence.
Un axe où la Renfe détenait près de 60% du marché
Cette décision va ainsi rebattre les cartes entre les trois opérateurs présents sur l’axe Madrid-Barcelone, le plus fréquenté d’Espagne avec 15 millions de passagers par an et une part de marché de 85% en faveur du train. Alors qu’Avlo affichait une part de marché de 12%, les passagers à la recherche de petits prix devraient en effet se tourner un peu plus vers Ouigo qui détient déjà 16% du marché, voire vers Iryo, la filiale de Trenitalia, qui pointe à 24%. De quoi faire passer dans le vert les comptes de la filiale espagnole de la SNCF qui a enregistré des pertes cumulées de 150M€ en quatre ans.
Ce retrait en rase campagne est tant financier que technologique. La Renfe a pris cette décision suite aux avaries et défectuosités apparues, notamment sur les bogies, des cinq rames Avril reçues du constructeur espagnol Talgo depuis mai 2024. Ayant représenté un investissement de 1,4 milliard d’euros, ces trains plus capacitaires, avec leurs 581 places, avaient été spécialement conçus pour la marque Avlo, notamment afin de résister à l’offensive de Ouigo Espagne sur l’axe le plus lucratif de la Renfe. Après réparation par Talgo, ces Avlo sont amenés à reprendre du service sur les autres dessertes low cost de la Renfe en Espagne.



















