
L’aéroport international de Perth deviendra-t-il le nouveau hub intercontinental de l’Australie ? Tout porte à le croire. C’est l’ambition affichée par le PDG de la compagnie nationale australienne Qantas, Alan Joyce. La situation géographique de Perth, qui pourrait ressembler à une faiblesse, s’avère, au moins pour le transport aérien, un atout. La capitale de l’Etat d’Australie Occidentale est la métropole la plus isolée du monde. La ville de plus de 2 millions d’habitants est à 2 100 km de la ville australienne la plus proche, Adelaïde. La distance aérienne de Perth à Melbourne (2 790 km) s’avère de fait plus importante que celle entre Perth et Bali (2 590 km) !
Aussi, l’aéroport international de Perth, quatrième plate-forme la plus importante d’Australie avec 13 millions de passagers avant la crise du Covid, est depuis plusieurs décennies considérée comme une porte d’entrée des transporteurs asiatiques vers l’Australie. On y trouve plusieurs vols quotidiens sur Bangkok, Denpasar, Hong Kong, Kuala Lumpur ou encore Singapour. En mars, Philippine Airlines rouvrira sa ligne Manille-Perth. Puis en octobre, All Nippon Airways reprendra ses liaisons depuis Tokyo-Narita.
Mais désormais, Perth se profile comme la porte d’entrée de l’île-continent pour le trafic européen. Qantas prévoit en effet le lancement de plusieurs lignes sans escale sur la capitale de l’Australie occidentale. En 2018, Qantas inaugurait ainsi une liaison quotidienne Londres Heathrow-Perth. Soit 14 500 km pour un vol non-stop d’une durée de 16h30. L’an dernier, la compagnie lançait une ligne saisonnière entre Rome Fiumicino et Perth, soit un peu moins de 16h00 de vol. La ligne, exploitée de juin à octobre, est confirmée pour cette année.
Paris en ligne de mire ?
La prochaine ligne pourrait cependant mettre le cap sur Paris CDG. Sur la radio locale de Perth 6PR, le PDG de Qantas a indiqué être en discussion avec Air France sur une éventuelle ligne Paris-Perth. « Nous voulons faire plus [à Perth]. Nous aimerions pouvoir desservir Paris CDG et nous discutons avec Air France ainsi que d’autres compagnies aériennes européennes de la manière dont nous pourrions le faire. Cette année, nous recevons un nouvel avion par mois, et bientôt toutes les trois semaines. Certains de ces appareils sont des monocouloirs, mais ils peuvent relier Perth à un grand nombre de destinations en Asie. Nous aimerions pouvoir étendre nos opérations de Perth vers l’Asie et en faire une plaque tournante après Sydney« , expliquait-il dans son interview.
Le PDG évoquait également ces dernières années la possibilité de desservir Francfort, qui pourrait donc être le second hub Europe de Qantas sur des lignes dites « secondaires » depuis l’Australie. Celles qui, contrairement à Londres, ont un trafic moindre avec le pays.
La compagnie met en parallèle en place son projet « Sunrise » qui doit, à partir de 2025, permettre des vols sans escales en Airbus A350 de Londres et New York vers Sydney.

