
A-t-on ou non l’autorisation de se restaurer en voyageant ? La question n’est pas si anodine suite à l’annonce du gouvernement en fin de semaine dernière d’une interdiction de consommer des aliments à bord des trains. Surtout sur des trajets de longue durée.
Faudra-t-il avant de prendre un avion ou un train se dépêcher d’engloutir un sandwich et de boire jusqu’à la lie sa bouteille d’eau ? Une telle mesure semble difficile à avaler, notamment lorsqu’il s’agit de trajets de plus de deux heures trente. En particulier lorsqu’il est nécessaire de se réhydrater.
Interrogé la semaine passée sur Europe 1, le secrétaire d’Etat aux transports Jean-Baptiste Djebbari précisait alors. « On va être évidemment très pragmatiques et faire preuve de discernement sur le sujet. Il ne serait pas normal, par exemple, d’interdire aux gens de boire ou à une mère de donner de la nourriture à son enfant« , déclarait-il.
Il semble donc que le gouvernement autorise de se déshydrater. Si dans le décret d’application, il n’est pas mentionné que la consommation de nourriture à bord des trains et avions est interdite, en revanche, le texte précise qu’il est interdit de retirer son masque durant un trajet.
Restauration autorisée sur Eurostar et Thalys, interdite sur Lyria et les TGV vers l’Espagne et l’Allemagne
Il règne pourtant un certain flou dans le ferroviaire. Notamment lorsque le convoi franchit une frontière. La règle est-elle en effet valable pour la SNCF ou uniquement sur le territoire national ? Là encore, la réponse varie d’un trajet l’autre…
Un porte-parole de la SNCF indique ainsi que la règle s’applique sur tous les TGV internationaux sur toute la durée du trajet. Ce qui inclut la ligne Paris-Barcelone avec la Renfe, les lignes TGV Paris-Francfort et Paris-Stuttgart en coopération avec la Deutsche Bahn ainsi que les lignes Lyria vers Genève, Lausanne et Bâle/Zurich.

Des interdictions qui risquent d’être difficiles à faire respecter sur des lignes comme Paris-Francfort ou Paris-Zurich où le trajet en train dure quatre heures. Mais il faut aussi faire des nuances. Ainsi, le site de réservation de la DB mentionne toujours un bar ouvert sur la ligne du matin Paris-Stuttgart et la ligne du soir Paris-Sarrebruck-Francfort, exploitées par des trains à grande vitesse allemand ICE.
Interrogée sur ce sujet, une porte-parole de la DB précise qu’il n’y a pas de restrictions actuellement. Le bar de l’ICE tout comme l’apport de nourriture à bord sont donc bien autorisés.
Pourtant – et c’est encore un paradoxe – l’interdiction de se restaurer ne touche pas les liaisons sur Thalys, Eurostar et le train de nuit Nightjet Paris-Vienne. Ce dernier étant exploité en commun avec la DB et l’ÖBB.
Devant l’impossibilité de surveiller chaque voyageur, Jean-Baptiste Djebbari a du revenir quelque peu sur ses positions. Il a ainsi précisé le 4 janvier que grignoter un snack serait cependant autorisé si cela ne durait que quelques minutes…
Des règles plus simples en avion
En avion, la règle est plus simple. Seuls les trajets domestiques sur la France métropolitaine sont concernés par cette mesure. Les vols internationaux ou vers l’outre-mer ne sont donc pas concernés. De fait, effectuer une heure à une heure trente de vol pour les lignes les plus longues dans l’Hexagone sans grignoter n’apparaît pas comme insupportable !