
La collection automne-hiver de l’hôtellerie parisienne a commencé son défilé avec l’ouverture mi septembre du Grand Mazarin, le premier écrin de Maisons Pariente dans la capitale. Un mobilier vintage, des œuvres d’art à foison, la participation du meilleur de l’artisanat français et, pour orchestrer le tout, une référence, le designer Martin Brudnizki, qui marie son sens de la fantaisie au classicisme à la française des salons du XVIIIe : cet hôtel de 61 chambres et suites a tout pour devenir une nouvelle adresse de choix pour les voyageurs en quête d’élégance. Situé dans le Marais, à l’angle de la rue de la Verrerie et de la rue des Archives, le Grand Mazarin a d’autres signes distinctifs attractifs, sa piscine intérieure et son jardin d’hiver notamment, son bar ou son restaurant aussi, le Boubalé, où le chef étoilé Assaf Granit revisite la tradition culinaire ashkénaze.
L’automne approchant, un temple de la gastronomie française s’invite aussi au menu des nouveaux lieux de résidence parisiens. De façon plus intimiste, avec une chambre seulement, mais non la moindre : un grand appartement de 150 m² avec une vue unique sur Notre-Dame depuis le quai de la Tournelle Légendaire restaurant conduit de génération en génération par la famille Terrail, la Tour d’Argent retrouve sa haute place dans l’univers du luxe parisien.
Fermé pendant plus d’un an pour donner un nouvel allant à cette maison multicentenaire, le restaurant étoilé a vu son décor repensé par l’architecte Franklin Azzi. Si la Tour d’Argent, conduit par le chef Yannick Franques, respecte la tradition en proposant toujours à sa carte ses plats emblématiques, le fameux canard Marco Polo entre autres, la maison ajoute de nouveaux espaces avec un bar et un salon au rez-de-chaussée et, sur son toit-terrasse, un bar à champagnes dans le ciel de Paris. En plus, donc, d’un appartement au décor haussmannien mâtiné de mobilier scandinave, pensé pour deux personnes avec hôtesse de maison dédiée et entrée privative.

Il se passe décidément toujours quelque chose dans l’hôtellerie parisienne, référence non fortuite au Cheval Blanc ou au Kimpton Saint Honoré qui avaient récemment pris place dans d’anciens bâtiments de la Samaritaine. Le début de l’année 2023 a notamment vu l’ouverture de la Maison Proust, un lieu intimiste de 23 chambres et suites signé Jacques Garcia, comme de la Maison Delano qui revisite l’ancien Buddha Bar Hotel en en cocon douillet et sophistiqué de 56 chambres.
Puis ce fut au tour de l’hôtel Dame des Arts, un cinq étoiles à l’esprit rive gauche comptant 109 chambres et suites, toutes avec mobilier sur mesure et œuvres d’art, et pour une bonne part avec balcon. Un établissement qui dispose, comme autres atouts, d’un restaurant mexicain contemporain, d’une cour intérieure en guise de jardin secret et d’un bar sur le toit offrant une vue à 360° sur tout Paris, privatisable pour des événements.
Le printemps arrivant, ce fut ensuite l’éclosion, rue Cadet, de la Fantaisie, un oasis urbain de 73 chambres designé, là aussi, par Martin Brudnizki avec, côté cuisine, la cheffe Dominique Crenn, triplement étoilée aux Etats-Unis. Ou encore le dévoilement près des Champs-Elysées du Château des Fleurs, un nouvel hôtel de 37 chambres de Bertrand Hospitality, filiale du groupe de restauration d’Olivier Bertrand qui ouvrira prochainement un autre établissement, le Norman, fruit de la transformation de l’Hôtel de Vigny, rue Balzac.

Ce dernier établissement est inscrit sur la longue liste d’hôtels attendus dans cette deuxième partie d’année. Dont l’un d’entre eux a un nom tout à fait adapté aux déplacements professionnels : l’hôtel des Grands Voyageurs. Propriété du groupe EQ comme l’hôtel Dame des Arts, situé rive gauche comme ce dernier, dans le quartier Saint Placide, non loin de la gare Montparnasse, cet établissement chic et contemporain ouvrira courant octobre et proposera aux voyageurs d’affaires 138 chambres et suites ainsi que deux salles de réunions et événements de 50m² et 60m². Mais c’est surtout son atmosphère, créée par le designer milanais Fabrizio Casiraghi, et inspirée de l’âge d’or du voyage, qui retiendra leur attention, notamment à la brasserie Transatlantique ou dans le bar Poppy, façon speakeasy new-yorkais.
Points de chute pour les grands voyageurs
Autre établissement propice aux voyages d’affaires de par sa situation entre les gares du Nord et de l’Est, le Bloom House Hôtel & Spa a, lui, déjà ouvert ses portes début septembre. Dans ce Xe arrondissement animé, l’établissement apporte une nouvelle solution d’hébergement avec ses 91 chambres, mais aussi son univers lumineux et végétal organisé autour d’un jardin intérieur. Un lieu accueillant pour la cuisine ensoleillé de son restaurant méditerranéen Bloom Garden by Olivier Streiff, l’hôtel disposant également d’un spa avec piscine et, pour les réunions professionnelles, d’une salle baignée de lumière, l’Atelier Green, qui peut accueillir jusqu’à 20 personnes.


Depuis peu, Paris propose aussi de nouveaux boutique hôtels comme le Card, dans le quartier des Batignolles, ou l’Hotel Alberte récemment inauguré avenue Bosquet, dans le VIIe arrondissement. Un établissement cosy de 23 chambres à l’esprit chaleureux et familial, le nom de l’hôtel rendant hommage à l’arrière-grand-mère des propriétaires. La catégorie hôtels de charme se verra encore renforcée fin octobre avec un cinq étoiles intimiste à deux pas de l’Opéra : l’hôtel Hana, un établissement de 25 chambres à l’esthétique japonisante.
Hospitalité ressuscitée
Mais l’actualité hôtelière parisienne dépasse aussi les limites du périphérique avec l’ouverture attendue le 24 octobre du Domaine de la Reine Margot à Issy-les-Moulineaux, un hôtel MGallery qui revisite, avec la participation de l’architecte Jean-Michel Wilmotte, un ancien lieu monastique en hôtel design de 83 chambres. Dans un même ordre d’idée, l’abbaye des Vaux de Cernay, qui s’était convertie à l’hospitalité de plus longue date, va également connaître une vie nouvelle sous le commandement de Paris Society. En effet, ce groupe fondé par Laurent de Gourcuff, devenu filiale d’Accor, a repris en 2020 ce lieu chargé d’histoire, monastère cistercien remontant au XIIe siècle avant de devenir un domaine de la famille Rotschild au cours du XIXe, puis un hôtel à la fin des années 1980.
Fermé depuis sa reprise, ce joyau de la vallée de Chevreuse, à 45 minutes de Paris, a été repensé, redécoré et transformé en hôtel de luxe sous la conduite de la créatrice Cordélia de Castellane. Un hôtel au grand vert qui se prête à l’organisation de lancements de produit ou séminaires avec ses nombreux espaces événementiels et salles de réunions pouvant accueillir jusqu’à 150 personnes. Ouverture annoncée pour le 20 octobre.

au Domaine de la Reine Margot (c) Yann Deret

par Paris Society.