Le coworking de Mama Works pose ses valises à Lille

Et de trois : après Lyon et Bordeaux, Mama Works vient d’inaugurer un espace de coworking à Lille. Ces bureaux partagés, portés par la marque Mama Shelter, confirment la montée en puissance et la diversification du groupe. En attendant d’autres projets…
Mama Works
Serge Trigano (Mama Shelter, Mama Works), Pierre Mattei (Keys AM) et Jérémie Trigano (Mama Shelter, Mama Works), inaugurant jeudi le Mama Works Lille

On attendait l’arrivée de Mama Shelter à Lille, annoncée de longue date. Et c’est finalement la petite dernière du groupe, la déclinaison coworking Mama Works, qui a grillé la politesse à sa grande sœur hôtelière. Le Mama Works Lille a été inauguré en grande pompe le 28 mars, quelques semaines avant l’ouverture de l’hôtel, attendue pour la fin du mois d’août. A l’instar des deux autres antennes de coworking, à Bordeaux et à Lyon, les offres hôtellerie et coworking ne seront donc pas intégrées : le nouveau Mama Works a misé sur le nouveau quartier d’affaires EuraTechnologies et son vivier de start-up, alors que le Mama Shelter est attendu dans le centre-ville lillois. « Le projet du Mama Shelter à Lille avait été lancé bien en amont, avant même que ne soit créé le concept de Mama Works, et le foncier est limité autour de la gare de Lille, là où le Mama Shelter ouvrira ses portes », explique Serge Trigano, Président et co-fondateur du groupe Mama Shelter, et co-fondateur de Mama Works.

Livré à l’été 2018, le bâtiment du Mama Works Lille allie équipements ultramodernes et briques rouges, à l’image d’un quartier autrefois centré sur l’usine Le Blan-Lafont, et aujourd’hui à la pointe des nouvelles technologies. En clair : une mise à jour 2.0 de l’héritage ouvrier. Au sein de l’espace Mama Works, la culture geek sert de fil conducteur. De la moquette patchwork et ses hommages à Star Wars, aux bornes d’arcade vintage, le décor est planté pour attirer les nouvelles têtes pensantes du digital.

Au total, 170 postes de travail sont réunis sur une superficie de 1600 m². Ils sont accessibles à l’heure, ou pour une installation plus durables, sur plusieurs mois voire plusieurs années. C’est d’ailleurs sur ce créneau du moyen-terme que Mama Works rencontre la plus forte demande, laissant les coworkers éphémères à d’autres acteurs, notamment les nouveaux espaces Wojo développés au sein des hôtels Accor, aujourd’hui maison-mère de… Mama Shelter.

  • L’inauguration du Mama Works à Lille a été célébrée le 28 mars

L’argumentaire de Mama Works est clair, et a déjà fait ses preuves à Lyon et à Bordeaux, où le taux d’occupation flirte avec les 100% : un format intrinsèquement plus souple qu’un bureau classique, à un coût inférieur – on évoque une économie de 39% -, avec cette touche design et décalée propre à la marque « Mama ». Du bureau pour binôme à la Mama Suite (16 places), les professionnels peuvent choisir le format ad hoc, puis voir plus grand – ou plus petit… – en fonction du développement de leur activité. Et profiter au passage d’infrastructures pensées pour s’adapter aux besoins de chacun : ici une salle de réunions dotée d’un écran interactif, là un Mama Box ou un Mama Booth pour un rendez-vous ou un appel insonorisés, là encore un espace « Mama Creates », conçu pour doper l’imagination des invités. Ludique et acoustique, connecté et coloré, le Mama Works lillois profite en outre d’un environnement concurrentiel favorable, les grandes enseignes du coworking n’ayant pas misé sur Lille, et encore moins sur son pôle « Euratech », à l’Ouest de la ville.

Et après ?

Fort de ces trois installations, le concept Mama Works est vouée à essaimer. Y compris à l’étranger puisque le Luxembourg accueillera en avril 2020 la première antenne Mama combinant au sein d’une même structure hôtellerie et coworking. Un effet d’aubaine a priori, car les responsables de l’enseigne ciblent d’abord le marché domestique, où le marché de l’immobilier laisse peu de place à toute folie des grandeurs… « Nous voulons ficeler le réseau en France, puis aller sur l’étranger« , confie Jérémie Trigano, Pdg du groupe Mama Shelter et co-fondateur de Mama Works. « Il nous reste deux villes à faire : Strasbourget Nice. Nous guettons les opportunités mais pour l’instant nous n’y avons pas trouvé le foncier qui nous permette d’héberger les deux offres », poursuit-il. En attendant, deux autres projets Mama Works ont déjà été initiés à Montpellier et à Rennes, et devraient être livrés d’ici un an et demi. Quant à Paris, les prix constituent évidemment un obstacle majeur qui devrait bientôt être surmonté : « Nous sommes opportunistes : nous voulons proposer des tarifs inférieurs à nos concurrents. Cela suppose de trouver un foncier abordable et aujourd’hui c’est très compliqué à Paris. Nous cherchons depuis plus de deux ans ! Mais nous sommes en train d’étudier un site dans le 11e arrondissement », glisse Jérémie Trigano.