Congrès, hôtellerie : Nice montre la voie

Déjà tête d’affiche des destinations françaises sur le marché du MICE, la Côte d’Azur investit pour étendre encore son aura. Dans cette optique, Nice joue un rôle clé : les investissements s'y multiplient en matière de congrès et d'hôtellerie, dans le cadre d'une vaste métamorphose de la ville.
Nice
A Nice, les projets se multiplient pour réorganiser la destination et augmenter encore ses capacités et son attractivité sur le marché du MICE

Porte d’entrée – et porte-drapeau – du MICE azuréen, Nice a entamé depuis une dizaine d’années une vaste métamorphose urbaine, avec notamment le réseau de tramway qui dessert désormais l’aéroport, et la végétalisation qui reprend du terrain sur l’automobile. Cette transformation profite aussi bien aux locaux qu’aux touristes d’affaires. Et décale le centre de gravité niçois vers l’Ouest du territoire, avec notamment l’émergence d’un nouveau quartier d’affaires : Grand Arénas. Pour l’heure, il manque encore des commerces, des restaurants – bref, une âme – à ce nouveau pôle business. Mais les hôteliers balisent déjà le terrain, et leurs restaurants font office de cantine pour les salariés ayant déjà investi les bureaux alentours. « Auparavant, on ne pouvait pas vraiment apprécier l’architecture de la ville, ses volumes. La coulée verte a vraiment changé le visage de Nice. Même en tant que Niçois, nous avons redécouvert la ville et ses perspectives », témoigne l’un de ces salariés du Grand Arénas.

Grand Arénas DR
Grand Arénas, le nouveau quartier d’affaires de Nice

La conquête de l’Ouest – qui passera également par le transfert de l’activité au sein du nouveau Parc des expositions et des congrès – dépasse d’ailleurs les frontières niçoises. Elle s’inscrit en effet dans le vaste projet de l’Eco-Vallée, une « opération d’intérêt national », qui montre la voie à suivre. « La ville se déplace vers l’Ouest, car il n’y a plus de foncier disponible, résume Denis Zanon, Directeur de l’Office du tourisme et des congrès de Nice. Le développement de Nice se dirige donc vers cette Vallée de la plaine du Var. La gare multimodale va permettre de rayonner sur l’Ouest, vers Cannes, sur l’aéroport, et sur l’Est pour aller vers la ville ». Car pour accompagner cette évolution, il a bien fallu repenser le volet transports. Là aussi, Grand Arénas est appelé à jouer un nouveau rôle stratégique puisqu’il accueillera donc ce Pôle multimodal Nice Saint-Augustin-Aéroport, soit 90 000 m² constructibles, regroupant une gare ferroviaire avec des liaisons vers Paris, Marseille et l’Italie, une gare routière, et une liaison directe en tramway vers le centre-ville niçois.

Toujours plus d’hôtels pour le tourisme d’affaires

Déjà dotée d’une offre d’hébergement consistante, à la fois quantitativement et qualitativement – on recense 9500 chambres d’hôtels intra-muros, et 11 000 biens en location – le catalogue hôtelier niçois prend une nouvelle ampleur. Au point de s’interroger sur la rencontre entre l’offre et la demande, sur la vigueur des taux d’occupation ? Pas vraiment, à en croire Denis Zanon, qui évoque « un pari sur l’avenir, mais un pari sans risque majeur ». Pour lui, « Tout est fait en corrélation avec l’activité congrès, qui va être redynamisée, repensée, et avec l’attractivité générale de la destination. Sur les très gros congrès scientifiques, nous avions parfois du mal à loger tout le monde. Avoir cette capacité en hôtellerie haut de gamme, tournée vers le tourisme d’affaires, nous permet de conjuguer loisirs et tourisme d’affaires ».

Les congressistes et les voyageurs d’affaires auront en tous cas plus de choix que jamais pour leur séjour niçois. Outre les rénovations récentes du Radisson Blu et du Méridien, de nouvelles adresses émergent. Crowne Plaza s’est en effet installé au mois de mai dernier à Grand Arénas, marquant une nouvelle étape dans l’essor du quartier d’affaires. D’autant que ce bâtiment neuf – et à la pointe des standards en matière de structure écoresponsable – accueille en plus de l’hôtel cinq étoiles un autre représentant IHG, le Holiday Inn Express (trois étoiles). Avec ce « combo », le groupe hôtelier ne se prive pas de jouer la carte de la synergie. Dotés respectivement de 129 et 131 chambres, le Crowne Plaza Nice Grand Arénas et l’Holiday Inn Express augmentent encore la capacité d’hébergement de la ville, tout en ciblant le MICE avec plus de 400 m² dédiés aux meetings & events.

Tout récemment, le 19 octobre, Okko a également posé ses valises dans le nouveau quartier d’affaires niçois. Déjà présent non loin de là, à Toulon, l’hôtelier français ajoute ainsi 135 chambres (17m² environ) dessinées par Studio Catoir et réparties sur les sept premiers étages du bâtiment. Quant à la clientèle MICE, elle aura désormais accès à trois salles de réunion, avec une capacité de 16 à 70 personnes.

Okko
Okko a inauguré son 12e hôtel à Nice, dans le quartier de Grand Arénas

Nous voulons attirer la clientèle monégasque et cannoise

Au cours des prochains mois, ces nouveaux venus seront même rejoints par d’autres acteurs internationaux. Alors que Sheraton est attendu à Grand Arénas, tout comme Hilton au sein du projet Iconic ou Mama Shelter boulevard de Riquier, l’Anantara doit ouvrir ses portes à la mi-mai 2022 dans le bâtiment de l’ancien Plaza. Même si les nombreuses péripéties rencontrées durant la rénovation du bâtiment incitent ses responsables à la prudence… L’enseigne asiatique fondée il y a vingt ans à Bangkok a confié les clés de cette première implantation en France à l’architecte local Jean-Paul Gomis et au décorateur David Collins. L’Anantara Plaza Nice Hotel se positionnera comme un cinq étoiles supérieur, et rejoindra au passage le catalogue Leading Hotels of the World. Les voyageurs d’affaires pourront accéder à l’une des 151 chambres de l’établissement (dont 36 suites), et la clientèle locale pourra redécouvrir l’un des rooftops les plus célèbres de la ville. Mieux connue pour ses resorts sur le marché asiatique, l’enseigne du groupe Minor (NH Hotels, Nhow, Tivoli…) poursuit ainsi sa stratégie de « resorts urbains » adoptée en Europe. Et ce tout en conservant sa philosophie de marque « autochtone », valorisant une culture locale mise à l’honneur dans à travers des « expériences » et la gastronomie. La clientèle MICE sera évidemment ciblée, avec huit salles de séminaires, dont la ballroom la Baie des anges qui peut accueillir 300 personnes en format théâtre. « Nous avons fait le pari avec d’autres partenaires locaux de l’événementiel : nous voulons attirer la clientèle monégasque et cannoise chez nous ! », prévient même Stéphane Vilar, General manager de l’Anantara Nice.