
A l’occasion de l’ouverture du salon du tourisme IFTM-Top Resa à Paris-Expo, la SNCF a fait le point sur son activité loisirs et, surtout, affaires. L’été a été marqué par une hausse de 10% du trafic en juillet-août comparé à 2019, année déjà record pour l’entreprise ferroviaire. Quelque 28 millions de billets ont été vendus sur la France et les lignes européennes durant cette période. « La dynamique avait débuté avant l’été. 100% des trains ont été mobilisés avec 800 TGV circulant chaque jour et des unités multiples pour augmenter les capacités« , a souligné Jérôme Laffon, le directeur marketing TGV-Intercités. A noter que trois billets sur...
A l’occasion de l’ouverture du salon du tourisme IFTM-Top Resa à Paris-Expo, la SNCF a fait le point sur son activité loisirs et, surtout, affaires. L’été a été marqué par une hausse de 10% du trafic en juillet-août comparé à 2019, année déjà record pour l’entreprise ferroviaire. Quelque 28 millions de billets ont été vendus sur la France et les lignes européennes durant cette période. « La dynamique avait débuté avant l’été. 100% des trains ont été mobilisés avec 800 TGV circulant chaque jour et des unités multiples pour augmenter les capacités« , a souligné Jérôme Laffon, le directeur marketing TGV-Intercités. A noter que trois billets sur quatre commercialisés affichaient des prix réduits avec, notamment, les déplacements de 4,1 millions de porteurs de la carte Avantage dont 32% ont bénéficié de prix capés.
Un retour à 95% de l’activité business en 2023
La montée en puissance du trafic affaires a de même commencé en juin, liée au besoin des collaborateurs de se déplacer, de se réunir et d’organiser des team building pour ressouder les équipes au sortir de la pandémie. Selon une étude réalisée par la SNCF auprès de ses entreprises en contrat, 82% des voyageurs Pros étaient favorables à la reprise des déplacements après cet épisode. Par ailleurs, 85% des entreprises ont appliqué des règles moins strictes en matière de déplacements professionnels afin, dans l’ordre des réponses, de visiter les fournisseurs et les clients, de suivre des formations, de participer à des salons, des séminaires d’équipe, des rendez-vous internes, mais aussi de prospecter.
Dans les chiffres, le retard de trafic comparé à 2019 demeure de l’ordre de 10% à 15% selon les axes. « Les tendances se confirment à la mi-septembre avec un niveau de 88% du trafic de 2019 et de bonnes réservations pour le mois d’octobre« , ajoute-t-il. Et d’espérer revenir à 95% des ventes en 2023 et atteindre les 101% en 2024. La reprise des déplacements européens et intercontinentaux a également permis à la SNCF de relancer la vente de billets TGVAir en partenariat avec certaines compagnies aériennes. Des nouveautés seront dévoilées cet automne concernant cette offre spécifique qui a représenté 300 000 billets couplés en 2019.
Les TPE-PME ont déjà retrouvé le trafic de 2019
Dans le détail, les TPE-PME sont les plus dynamiques, ayant déjà retrouvé les niveaux de trafic de 2019. « Ces sociétés sont particulièrement mobiles avec l’envie et le besoin de rencontrer leurs clients« , note Olivier Pinna, le directeur Agences de voyages & Entreprises de la SNCF. Des petites entreprises qui pèsent 40% de l’activité business du transporteur, contre 60% pour les grands comptes. La carte Liberté, qui fait l’objet d’une promotion (à 299 euros) jusque fin septembre, est notamment plébiscitée. Plus de 21 000 cartes ont été vendues depuis le début de cette opération commerciale il y a dix jours, soit une augmentation de 28% comparé à l’an dernier.
Ses atouts ont été complétés depuis juin par l’ajout des bénéfices de la carte Avantage. « Cela permet selon le type de déplacement de choisir le prix ou la flexibilité« , juge Jérôme Laffon. La compagnie compte par ailleurs désormais 14 000 abonnés à son offre « télétravail » Max Actif et Actif+. « Ces navetteurs sont deux fois plus nombreux depuis un an. Installés à 2 ou 3 heures de Paris, ils réalisent 2 à 3 A/R par semaine« , poursuit le directeur marketing TGV-Intercités. D’ailleurs, 200 à 300 abonnements sont encore souscrits chaque mois.
La SNCF joue la carte de l’écomobilité
Pour pousser le train, la compagnie ferroviaire sensibilise ses clients aux enjeux de l’écomobilité. Et de rappeler que, selon le barème de l’Ademe, le train n’émet que 4 grammes de CO2 par voyageur et par kilomètre parcouru, contre 30 grammes pour l’autocar longue distance, 47 pour la voiture électrique, 105 pour la voiture thermique et 260 pour l’avion. « La SNCF est clairement bien positionnée« , insiste Olivier Pinna. Depuis début 2022, un incentive a été mis en place afin d’inciter les entreprises à basculer sur le train. « Un calcul est réalisé sur les économies de CO2 réalisées par la société qui feront l’objet d’une remise, de l’ordre de 10%, sur les volumes de train consommés durant l’année. Cela permet aussi à l’entreprise de communiquer positivement en interne« , explique le responsable.
Le gain peut se chiffrer pour les grands comptes en dizaines de milliers d’euros, la SNCF compensant cette ristourne par la vente de billets supplémentaires. « L’écoresponsabilité avec des entreprises qui prennent davantage le train contrebalance l’effet du télétravail et de la visioconférence depuis le Covid« , complète Jérôme Laffon. Certaines entreprises comme Orange et Technip privilégient désormais le train pour des déplacements jusqu’à trois, voire quatre heures. Selon l’étude réalisée, 62% des voyageurs Pros affirment que leur entreprise prend plus en compte les effets environnementaux d’un déplacement en train. Et 70% des voyageurs Pros envisagent de choisir le train pour des raisons écologiques. « Les actes rentrent de plus en plus en corrélation avec le discours« , se félicite le directeur marketing.
Le TGV de fonction confirmé pour 2024
De fait, les voyageurs professionnels utilisant le train vont désormais plus loin. Comme Toulouse (4h30 de Paris) et Francfort (3h40) par exemple. Depuis le printemps, le train a ainsi dépassé la part de marché de l’avion pour les déplacement entre Paris et la cité financière allemande. Cela entraine au global un allongement de la durée de déplacement en train, de l’ordre de 2,2 jours aujourd’hui, contre 1,5 jour auparavant. Pour rappel, l’ambition de la SNCF est de multiplier par deux la part de marché du train en France, devant ainsi atteindre 20% en 2030.
Cette présentation à la presse a enfin été l’occasion de revenir sur l’annonce récente d’Alain Krakovitch, directeur de TGV-Intercités, concernant le lancement en 2024 d’une offre dite « TGV de fonction » destinée à diminuer le nombre de voitures de fonction en circulation dans l’Hexagone. « Une demande existe et nous avons commencé à discuter sur le sujet avec plusieurs entreprises. Celles-ci pourront ainsi proposer des solutions alternatives notamment auprès des collaborateurs peu ou pas intéressés par cet avantage« , conclut Jérôme Laffon qui rappelle « qu’une voiture sur trois dans les Hauts-de-Seine serait un véhicule de fonction…«