
La SNCF a décidé de remettre à plat les dessertes Intercités en train de nuit entre Paris et le Sud-Ouest de l’Hexagone. Annoncée le 24 mai lors d’un Comité de suivi des dessertes ferroviaires, cette mesure concerne les trains de nuit dits « Le Pyrénéen » et « L’Occitan », ce dernier intégrant la nouvelle desserte de nuit Paris-Aurillac-Paris. Couplé avec le train de nuit filant vers Rodez, la rame se séparera au niveau de Brive-la-Gaillarde pour desservir le Lot et le Cantal via des arrêts à Saint-Denis-Près-Martel, Bretenoux-Biars, Laroquebrou et Aurillac (avec une arrivée prévue à 8h20 le matin). Proposé à partir du 10 décembre prochain, ce train-couchettes ne sera toutefois opéré que les vendredis et dimanches soir en dehors des vacances scolaires et quotidiennement à raison d’un aller-retour pendant les congés de la zone C.
En raison de travaux sur les voies ferrées, la SNCF annonce ensuite que la liaison Le Pyrénéen vers Cerbère s’effectuera à partir du 10 décembre et pour au moins 8 ans via la façade méditerranéenne. De nouvelles gares seront ainsi desservies : Nîmes Centre, Montpellier Saint-Roch, Sète, Agde et Béziers. Autre nouveauté, le train pour Lourdes poursuivra lui chaque nuit sa route durant la période estivale jusqu’à Hendaye en s’arrêtant à Pau, Orthez, Dax, Bayonne, Biarritz et Saint-Jean-de-Luz.

La France longtemps à la traîne sur les dessertes de nuit
C’est lors de son allocution du 14 juillet 2021 que le président Emmanuel Macron s’est engagé à relancer les trains de nuit dans le cadre de sa politique de transition écologique. Alors que seulement deux dessertes subsistaient (Paris-Cerbère et Paris-Briançon), dix lignes nationales supplémentaires sont ainsi évoquées d’ici 2030, le Paris-Nice – le fameux « Train Bleu » – et le Paris-Tarbes ayant été les premières à reprendre du service en 2022. Opérées par SNCF Voyageurs, l’ensemble de ces lignes sont soutenues financièrement par l’Etat car structurellement déficitaires. Afin de réduire les émissions de CO2 des déplacements en voiture et surtout en avion, de nouveaux trains-couchettes sont également attendus en Europe, la compagnie ÖBB étant particulièrement offensive avec son réseau en étoile depuis la capitale autrichienne comme sur le Paris-Vienne. De quoi représenter plus de 20% de son activité. La compagnie néerlandaise European Sleepers a de son coté inauguré le 25 mai une liaison ferroviaires nocturnes entre Bruxelles et Berlin proposée trois fois par semaine. Ces projets nationaux comme internationaux nécessitent toutefois d’importants investissements. Et notamment pour dénicher et acquérir des voitures, largement mises au rebut ces dernières décennies, et les rénover afin de les remettre au goût du jour. Un préalable incontournable pour séduire les voyageurs.