Nice : le projet du futur Palais des Congrès atterrit… sur le port

Délaissant le site prévu près de l’aéroport, le centre de congrès sera édifié sur un parking du port Lympia à l’occasion du Sommet des Océans qui se tiendra en juin 2025, laissant les nouveaux hôtels d’affaires de l’Arenas dans l'expectative.
Nice
A Nice, le quai Lympia où sera implanté le futur Palais des Congrès.

Que pèse, auprès des électeurs, un palais des congrès face aux promesses d’extension de la Promenade du Paillon, la coulée verte qui traverse Nice ? C’est en tout cas le choix fait par Christian Estrosi, maire de Nice et président de la Métropole, qui a lancé les travaux de la destruction du palais des congrès et des expositions Acropolis. Et cela, sans attendre que le nouveau sorte de terre, prévu depuis plusieurs années à la place du marché d’intérêt national (MIN) Fleurs, près de l’aéroport Nice Côte d’Azur et de son pôle d’échange multimodal. De quoi inquiéter les professionnels du tourisme d’affaires niçois, les hôteliers en tête.

Seront-ils rassurés par l’annonce, faite la semaine dernière par l’édile niçois, de l’inauguration en 2025 d’un centre de congrès à l’occasion du Sommet des Océans organisé par l’ONU, la France et le Costa Rica ? Car – grosse surprise – cet équipement de 10 000 m² abritant des espaces d’exposition et un auditorium de 1500 places ne sera pas édifié dans la plaine du Var mais sur le parking de l’Amiral Infernet du port Lympia, le Vieux Port de Nice situé à l’Est de la ville. Un site loin, donc, de tous ces hôtels qui ont poussé ou viennent d’être rénovés à grand frais dans le quartier d’affaires du Grand Arenas : Radisson, Crowne Plaza, Okko Hotel, Holiday Inn Express, B&B Hôtel, Sheraton et bientôt Moxy.

Les hôtels du Grand Arenas accusent le coup

« C’est à n’y rien comprendre, témoigne un responsable hôtelier sous couvert d’anonymat. L’absence de palais des congrès pendant plusieurs années était déjà une catastrophe, mais là c’est la goutte d’eau. La ville nous a fait venir ici pour rivaliser avec Barcelone en nous promettant un palais des congrès doté d’un amphithéâtre de 2400 places et on se retrouve avec un équipement à l’autre bout de Nice et un auditorium pour 1500 personnes ! ». La promesse du maintien d’un centre d’exposition dans un MIN Fleurs réhabilité, pour accélérer les travaux, est vue comme un pis-aller. « Les exposants privilégieront l’hôtellerie économique et peu de visiteurs séjourneront dans nos hôtels », ajoute-t-il.

« Cette nouvelle localisation nous a mis un coup au moral », témoigne un autre hôtelier de la zone. Et de se consoler en imaginant un effet domino. « Les congrès sur le port profiteront d’abord aux hôtels du centre-ville ce qui pourrait nous amener plus de clientèles loisir lorsque ces derniers afficheront complets ». Mama Shelter, qui a prévu d’ouvrir en 2024 un hôtel d’une centaine de chambres près du Vieux Port, doit en revanche se féliciter de cette future implantation. Tout comme l’hôtel La Perouse sur le quai Rauba Capeu qui a prévu de se rénover prochainement.

D’autres événements durant la période de transition

Du côté de la Métropole, on reste serein, soulignant que l’Ouest de Nice ne manque pas de sites d’envergure pouvant accueillir des congrès, tels le stade Allianz Riviera et le Zénith Palais Nikaia. « L’absence momentanée de palais des congrès est une opportunité pour repenser l’activité Congrès à Nice, estime Lauriano Azinheirinha, le nouveau directeur général de l’Office du tourisme Métropolitain Nice Côte d’Azur. En mars, l’hôtellerie affichait un taux d’occupation moyen de 61% alors qu’Acropolis est déjà fermé. Ce site accueillait 23 grands congrès et générait 63M€ de retombées. Notre objectif est de retrouver ce chiffre au travers d’autres types d’événements ». Et de citer les rencontres de la coupe du monde de Rugby et les championnats du monde d’Ironman en 2023, l’arrivée du tour de France en 2024, le retour de la Hopman Cup de tennis…