Norwegian réduit encore son offre, et perd son Pdg

Le transporteur low cost Norwegian n’en finit plus de restructurer son réseau transatlantique. De nouvelles coupes sombres dans le réseau sont attendues pour cet hiver et affecteront notamment l’offre au départ de Paris. Dans ce contexte de turbulences, le Pdg de la compagnie a démissionné jeudi.
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Confrontée à des difficultés économiques, Norwegian réduit son réseau

Norwegian vient d’annoncer devoir suspendre deux nouvelles liaisons transatlantiques, Las Vegas-Londres Gatwick et Orlando-Stockholm Arlanda. La compagnie a déjà annoncé qu’elle n’avait pas l’intention de les réintégrer dans son réseau dans un proche avenir. Parallèlement, dix lignes aériennes vont se transformer en liaisons saisonnières assurées uniquement durant l’été. Parmi elles, plusieurs axes business comme Boston-Paris Charles de Gaulle, Chicago-Londres Gatwick, Denver-Londres Gatwick, Los Angeles-Copenhague, Los Angeles-Oslo, Los Angeles-Rome Fiumicino, New York JFK-Copenhague et New York JFK-Stockholm. Ces lignes ne seront pas exploitées au cours de l’hiver 2019-2020. Les appareils long courrier seront redéployés essentiellement vers l’Asie mais également vers l’Amérique du Sud.

Autre décision stratégique, celle de transférer certains vols de l’aéroport international d’Oakland vers celui de San Francisco afin de stimuler le trafic de certaines liaisons entre Europe et Californie du Nord. Après le transfert plus tôt cette année de la ligne Londres Gatwick d’Oakland à San Francisco, la saison hiver verra le transfert des lignes Oakland-Barcelone et Oakland-Paris a San Francisco pour le début de la saison d’hiver. Les autres lignes saisonnières californiennes de Norwegian vers Copenhague, Oslo, Rome et Stockholm resteront en revanche à Oakland.

« L’aéroport international de San Francisco offre quatre avantages par rapport à son homologue d’Oakland. Il a une meilleure visibilité et optimisation pour les moteurs de recherche, les tarifs moyens de vente sont plus élevés et attirent plus de voyageurs haut de gamme, et de meilleures opportunités de fret », a déclaré Anders Lindström, Directeur Communications de Norwegian pour l’Amérique du Nord lors d’un entretien avec le magazine Air Transport World.

Un Pdg démissionnaire

Les analystes restent cependant pessimistes quant à la capacité de Norwegian à survivre sur du long terme.sans une recapitalisation massive. D’autant que ses résultats économiques sont affectés par un autre imprévu. La compagnie enregistre des pertes liées à l’immobilisation au sol de ses 18 Boeing 737 MAX 8. Norwegian a dû remplacer ces appareils par des avions plus anciens, pris en leasing et moins économes en carburant. Une situation qui n’est pas prête de s’arranger alors que l’avion est confronté à de nouveaux problèmes technologiques qui prolongent son immobilisation. Norwegian a déjà annoncé vouloir réfléchir à changer sa flotte court courrier, face à la gabegie engendrée par le Boeing 737MAX. En outre, la compagnie aérienne a annoncé le 11 juillet la démission de son Pdg Bjorn Kjos, Geir Karlsen prenant le relais en tant que CEO par intérim. « Nous devons veiller à ce que Norwegian soit bien préparé et bien positionné pour faire face à la volatilité des marchés et aux événements imprévus« , explique le Président du Conseil d’administration, Niels Smedegaard. Il poursuit : « Il est essentiel que nous continuions à mettre en œuvre nos initiatives de réduction des coûts et que nous veillions constamment à ce que notre portefeuille de routes soit rentable. Il est également important que le nouveau PDG développe une organisation qui favorise l’amélioration continue et l’excellence opérationnelle« .