Télétravail, tiers lieux : le bureau hybride pour limiter son empreinte carbone ?

D’après une étude publiée par IWG, le travail hybride permettrait de réduire les émissions carbone. Un phénomène somme toute logique, mais dont l’impact serait plus marqué que prévu…
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Pour Mark Dixon, le fondateur et PDG d’IWG, « Se rendre cinq jours par semaine à son travail en centre-ville représente la plus haute empreinte carbone face à tout autre type de modèle de travail : le simple fait de passer moins de temps en centre-ville ou de moins s'y rendre entraîne mécaniquement une baisse des émissions de carbone »

Substituer aux déplacements domicile-travail des tiers-lieux plus proches, voire les remplacer par du télétravail pur et simple : la logique a fait son chemin ces derniers temps. Et l’on se doute qu’elle aurait tendance à réduire l’impact carbone des intéressés. A fortiori dans des métropoles où les salariés privilégient la voiture aux transports en commun pour ces déplacements quotidiens. Une étude publiée le 10 mai par IWG permet néanmoins de chiffrer cet impact, avec des résultats parfois étonnants.

Le spécialiste des solutions de travail hybride s’est tourné vers le bureau d’études britannique Arup pour passer à la loupe six villes aux États-Unis et au Royaume-Uni : New York, Atlanta, Manchester Glasgow, mais aussi et surtout Londres et Los Angeles, présentées comme les deux métropoles les plus émettrices de carbone.

Sans surprise, ce sont les destinations US qui affichent le plus gros potentiel d’économies carbone. Non seulement en raison d’un usage plus systématique de la voiture, mais aussi du type de véhicules utilisés, des engins plus grands, et plus gourmands en carburant. D’après les chiffres publiés par IWG, les émissions de transport par habitant seraient 2,5 fois plus élevées aux États-Unis qu’au Royaume-Uni. Résultat : « Les villes américaines qui ont enregistré les plus fortes potentielles réductions de carbone au niveau des émissions liées aux transports, en raison de la prédominance des déplacements en voiture, sont Atlanta (90 % de réduction) devançant de peu Los Angeles (87 %) et New York (82 %). Ces réductions sont obtenues dans le cadre d’une organisation de travail en local, répartie entre un bureau de proximité et le domicile », indiquent les auteurs de l’étude.

Londres, où un tiers des sondés se rend au travail en voiture, n’est pas épargnée par le phénomène. Les émissions carbone causées par le transport auraient été réduites à hauteur de 43 % pour ceux qui alternent entre le siège en centre-ville et un espace de travail local. Le chiffre atteint 49 % dans le cas d’un format d’organisation en local, entre bureaux de proximité et domicile. A Manchester, le potentiel d’économies irait jusqu’à 70 %.

Le moyen de transport et le temps de trajet ne sont d’ailleurs pas les seuls facteurs d’après IWG. Les espaces de travail locaux généreraient en effet moins d’émissions par mètre carré de surface au sol par rapport aux bureaux situés en centre-ville. En outre, IWG estime qu’avec des taux d’utilisation intrinsèquement plus élevés, les espaces de travail locaux permettraient à chaque salarié de générer moins d’émissions que dans un bureau central. Un différentiel chiffré à 11% dans le cas de Londres.

« Se rendre cinq jours par semaine à son travail en centre-ville représente la plus haute empreinte carbone face à tout autre type de modèle de travail : le simple fait de passer moins de temps en centre-ville ou de moins s’y rendre entraîne mécaniquement une baisse des émissions de carbone », estime le fondateur et PDG d’IWG, Mark Dixon. « Permettre aux gens de travailler près de chez eux, en leur donnant la possibilité de répartir leur temps entre leur domicile et un lieu de travail proche de chez eux, peut réduire jusqu’à 70 % les émissions liées au travail d’un salarié ». Un constat logiquement partagé par Christophe Burckart. Le Directeur Général d’IWG France témoigne : « Un des changements les plus importants que nous puissions tous apporter aujourd’hui est de donner aux gens le choix de travailler d’où ils le souhaitent, tout en réduisant l’impact sur l’environnement. Les résultats des recherches menées avec le bureau d’études Arup montrent clairement que c’est à notre portée – dès maintenant ».