C’est un bilan en demi-teinte que publie la CCI Paris Île-de-France à travers son baromètre de l’activité des salons franciliens en 2022. Tout dépend en effet du référentiel que l’on adopte pour mesurer la reprise au cours du précédent exercice. Pointant une « bonne dynamique », les auteurs de l’étude peuvent en effet s’appuyer sur une belle croissance au cours de l’année écoulée. Qu’il s’agisse de la fréquentation des visiteurs, des exposants ou de la surface occupée par les stands, le rebond par rapport aux exercices 2020 et 2021 est flagrant, comme en témoignent les chiffres du nouveau baromètre. De même, la CCI Paris-Ile-de-France souligne qu’aucun salon n’a été annulé. Oui mais…
Ce baromètre 2022 souffre encore sensiblement de la comparaison avec les niveaux pré-pandémiques. Et les auteurs de l’étude ne peuvent s’empêcher de pointer du doigt le fossé qui persiste. La fréquentation des exposants (-14,9%) et surtout des visiteurs (-26%), tout comme la surface des stands (-17,5%) n’ont pas rattrapé les niveaux de 2019.
La clientèle étrangère est pointée du doigt, tout comme certains rendez-vous clés. Le baromètre de la CCI Paris-Ile-de-France souligne notamment que « Les résultats moins vigoureux du visitorat grand public s’expliquent en grande partie par une affluence moindre sur le mondial de l’automobile. En effet, sans ce dernier, la fréquentation sur les salons grand public n’aurait été que de – 19,5 %. Rappelons que ce mondial s’est tenu dans un contexte de crise du secteur automobile, de grève des transports et de pénurie de carburant. Il s’est par ailleurs déroulé sur 6 jours vs 12 jours habituellement et en l’absence de nombreux constructeurs ».
Le rebond de l’activité en 2022 ne suffit donc pas à satisfaire la CCI Paris Île-de-France. On peut le comprendre, à la lecture du manque à gagner chiffré par le baromètre pour 2022. Evoquant l’impact de la non seulement de la crise sanitaire, mais aussi de l’inflation et de la crise énergétique sur l’activité de salons franciliens en 2022, la CCI estime à 1,1 milliard d’euros de retombées économiques perdues pour le territoire. De même on estime que 4,4 milliards d’euros de ventes n’ont pas été réalisées par les entreprises en raison de ce contexte.
L’heure est désormais aux bonnes résolutions pour les acteurs du tourisme d’affaires francilien, qui devrait pouvoir compter sur un contexte international (un peu) moins défavorable. A commencer par la réouverture de la Chine, considéré comme « un excellent signal », « une bonne nouvelle pour les salons franciliens ». Il s’agira néanmoins d’être patients, comme le soulignent les responsables de la CCI Paris Île-de-France : « Si la fin de la stratégie « zéro Covid » constitue un excellent signal pour le tourisme d’affaires, le retour des clientèles chinoises ne devrait pas être immédiat. En effet, la très forte circulation du virus, la relance de l’activité des compagnies aériennes chinoises à l’international, la mise en place d’un test de dépistage obligatoire de moins de 48h pour entrer en France devraient différer de quelques mois le retour de cette clientèle »…