
L’ouverture à la concurrence du rail français s’accélère. Après Trenitalia, une première rame AVE – le train à grande vitesse de la Renfe – en provenance de Barcelone est arrivée lundi midi à Lyon à l’occasion d’une « marche à blanc« , des essais sans passagers opérés en vue de l’arrivée prochaine de la compagnie nationale espagnole sur le réseau français. Avec sur sa feuille de route un lancement avant l’été sur les dessertes Barcelone-Lyon et Madrid–Marseille. La Renfe a pour cela obtenu le 22 décembre dernier ses Certificats de Sécurité, le nouvel opérateur précisant déjà disposer « des premiers conducteurs habilités » et d’un personnel de bord en cours de formation.
12 circulations hebdomadaires pour commencer
Une fois l’entrainement des conducteurs achevé mi-avril, la Renfe dévoilera la date précise de début de ses opérations commerciales. Le plan de transport commencera par six circulations par semaine en jours alternés sur chaque ligne, entre Madrid et Marseille et de Barcelone à Lyon. Selon l’axe, celui-ci comprendra des arrêts à Valence TGV, Nîmes, Montpellier, Narbonne et Perpignan en France, Figueres Vilafant (Figueras) et Girona (Gérone) en Espagne. La montée en charge prévoit ensuite de passer à deux circulations quotidiennes dans chaque sens, soit 28 circulations par semaine.
Si le centre opérationnel du transporteur sera basé à Barcelone, l’ouverture d’une succursale commerciale en France est annoncée afin d’assurer le meilleur remplissage possible des rames. Ce qui s’annonce déjà comme une gageure pour atteindre la rentabilité de l’exploitation. Aucune information n’est pour l’instant donnée sur la grille tarifaire et les services spécifiques qui seront proposés aux clientèles Loisir et Affaires.
Des trains Paris-Lyon-Barcelone espérés pour l’été 2024
Dans son communiqué, la Renfe égratigne au passage les tracasseries de la bureaucratie françaises, car si le Certificat de Sécurité est obtenu en Espagne pour l’ensemble du réseau à grande vitesse, celui-ci n’est valable dans l’Hexagone que sur des lignes dédiées, à ce jour Perpignan-Lyon et Perpignan-Marseille. « Nous continuons de travailler pour obtenir le Certificat de Sécurité en vue d’exploiter [des lignes] sur tout le territoire français« , précise de fait la compagnie espagnole. Avec en ligne de mire à l’horizon 2024 une desserte Paris-Lyon-Barcelone venant ainsi rouler sur les platebandes ultra-lucratives de la SNCF – et depuis peu de Trenitalia – entre Paris et la capitale des Gaules. Suite à la rupture à l’automne 2022 de l’accord SNCF-Renfe au sein d’Ellipsos, la première, à l’origine du divorce, s’est en outre lancée seule depuis mi-décembre sur Paris-Barcelone en opérant actuellement deux liaisons quotidienne (3 prévues pour la saison estivale). La SNCF étant déjà devenue un concurrent agressif de la Renfe avec son offre low-cost Ouigo Espagne sur Madrid-Barcelone…