
« Pourquoi ont-ils tué Jaurès ? » Comme Jacques Brel, les clients du CitizenM Paris Opéra se poseront peut-être la question en passant devant le tristement connu Bistrot du Croissant, au coin de la rue leur hôtel. Ou ils ne se la poseront pas d’ailleurs, au fond qu’importe. Les temps sont loin où on assassinait les grands hommes – quoique – et l’atmosphère de ce nouvel hôtel bien dans son époque suffit à apprécier le temps présent.
Pionnière de cette nouvelle vague hôtelière depuis son lancement à Amsterdam en 2008, l’enseigne hollandaise compte un peu plus de trente hôtels aujourd’hui dans le monde. Dont cinq à Paris avec cette ouverture s’ajoutant aux CitizenM Paris CDG, La Défense, Gare de Lyon et Champs-Elysées. Ce réseau parisien – en attendant un futur hôtel près de la porte Maillot – est désormais complété par le quartier de l’Opéra, à proximité directe des Grands Boulevards.
Situé rue du Croissant, le CitizenM Paris Opéra égaye cette rue calme du IIe arrondissement par sa façade contemporaine. Une entrée en matière colorée pour cet hôtel au design étudié, comme de coutume pour cette marque composée d’établissements toujours identiques en un sens avec leurs chambres de taille restreinte mais avec lit XL, leur accent high-tech et leur offre lifestyle à prix légers. Mais des hôtels pourtant toujours différents, marquant leur particularité par un foisonnement d’objets design chinés ça et là et d’œuvres venant de la propre collection du fondateur du groupe, Rattan Chahda. Parmi celles accrochées sur les murs du CitizenM Paris Opéra, Collage II, une oeuvre de Florian et Michael Quistrebert.


Les CitizenM de par le monde se distinguent aussi par des collaborations avec des artistes locaux, celui de Paris Opéra ne faisant pas exception. Originaire de Montmartre, Amélie Bertrand s’est appropriée l’escalier conduisant au cœur de l’hôtel en sous-sol pour composer un mur graphique de 18 m de long, décoré de nénuphars multicolores. Une œuvre qui donne le ton à cette living room où travailler et se détendre en profitant de l’offre de snacking et de boissons proposée par la CanteenM, ouverte à toute heure du jour et de la nuit.
Meublé de canapés, de tables hautes ou rondes, d’une grande table d’hôtes aussi où poser son ordinateur, ce lieu de vie est organisé autour d’un petit patio en guise de puits de lumière, en attendant d’être garni de végétation. Sur les côtés de cet espace commun se trouvent également deux salles de réunion, les SocietyM, pouvant accueillir 9 et 12 personnes. Quant à l’hébergement, le CitizenM Paris Opéra, fruit de la transformation d’un ancien commissariat, propose sur ses six étages 84 chambres, soit le plus petit total de l’enseigne.
Cette nouvelle adresse « boutique » en plein cœur de Paris vient poursuivre la volonté du groupe de s’implanter dans des localisations premium. Si les premiers CitizenM ont attiré les voyageurs d’affaires par des situations pratiques – les aéroports d’Amsterdam Schiphol et de Paris CDG, par exemple – , l’enseigne s’oriente clairement vers les meilleurs emplacements dans les grandes métropoles mondiales. Là où son interprétation du luxe abordable peut faire la différence face à la concurrence, pour les voyageurs business comme la clientèle loisirs.
En Europe, l’enseigne est ainsi présente au coin des Champs-Elysées, rue du Rhône à Genève comme face à la tour de Londres. L’an prochain, elle s’installera près de la cathédrale Saint Patrick à Dublin, mais aussi en plein Rome, sur l’île Tibérine. En parallèle, CitizenM disposera, comme à Paris, d’une cinquième adresse à Londres, avec un hôtel qui s’inscrit dans la transformation en cours d’un des principaux lieux de conventions de la capitale britannique, le plus que centenaire Olympia Centre. Milan, Francfort, Hambourg, Stockholm, Barcelone ou Madrid : le groupe a d’autres villes en tête pour poursuivre sa collection de grandes métropoles européennes.


Cependant, à côté de son développement de ce côté-ci de l’Atlantique, CitizenM s’est surtout distingué ces dernières années par une expansion accélérée aux Etats-Unis. La greffe y a pris malgré ses chambres de taille mini, bien loin des standards locaux. De Boston à Washington, en passant par Chicago, Los Angeles, Miami, New York, San Francisco et Seattle, les plus grandes villes du pays ont ainsi été conquises par le parti-pris pop art de l’enseigne. Un catalogue d’adresses toujours en croissance avec Austin en ligne de mire à l’été prochain.
En parallèle, CitizenM renforce aussi son maillage dans les villes où elle est déjà présente. Depuis quelques semaines, la marque propose un deuxième hôtel à Miami, au sein du Worldcenter, et en attend même un troisième dans les années à venir, à South Beach. A l’horizon 2024-2025, un deuxième hôtel apparaîtra aussi à Boston, dans le quartier huppé de Back Bay, de même qu’un troisième à Washington DC. Tandis qu’en Californie, CitizenM va s’implanter en début d’année prochaine à Menlo Park, pour le seul hôtel directement intégré au campus de Facebook. Une sorte de bâton de maréchal pour cette marque dans l’air du temps.