Hôtellerie : une foule de projets en Afrique

Avec près de 500 nouveaux établissements attendus, dont la moitié d'ici fin 2024, l'hôtellerie en Afrique continue de prendre plus d'ampleur. A la pointe de ce développement, Le Caire et l'Egypte dans son ensemble, mais aussi les grandes métropoles du continent.
Le Caire, première destination business d'Afrique (photo : Flickr)
Le Caire, première destination business d'Afrique (photo : Flickr)

Parmi les priorités de nombreux groupes internationaux, l’hôtellerie en Afrique poursuit sa croissance. Le groupe W Hospitality, dans sa 15e étude annuelle, prévoit l’ouverture prochaine de près de 500 nouveaux établissements sur le continent. Ce spécialiste de l’hôtellerie africain s’est penché sur le développement des chaînes locales et des groupes internationaux et recense 482 projets hôteliers. Soit un « pipeline » de 84 427 chambres, en croissance de 5% par rapport à 2022. Des nouvelles chambres en préparation du nord au sud du continent qui seront bientôt à la disposition des voyageurs d’affaires, 45% devant être accessibles d’ici fin 2024.

Portée à la fois par l’émergence d’une nouvelle capitale administrative à proximité du Caire et par de nouveaux resorts à Sharm El Sheikh et à Ain Sokhna, l’Égypte concentre près d’un tiers des futures chambres pour un total de 103 hôtels en préparation. Un nombre supérieur au cumul des hôtels attendus au Nigeria et au Maroc, les deux pays comptant le plus grand nombre de projets hôtelier après l’Egypte. De la même façon que le pays tout entier, l’agglomération du Grand Caire est aussi la plus dynamique parmi les métropoles du continent, représentant à elle seule 12% du pipeline global.

Après l’ouverture d’un hôtel St Regis il y a deux ans, plusieurs grandes marques de luxe se sont données rendez-vous dans la nouvelle capitale administrative dans les années à venir, comme Four Seasons, Sofitel ou encore InterContinental. Ces derniers jours, le groupe IHG vient d’annoncer la poursuite de son expansion à New Cairo avec deux hôtels en cours de construction au sein du complexe Arabella Plaza. L’un sera achevé dès juillet prochain – le voco Cairo Arabella Plaza – tandis que l’autre, le Crowne Plaza Cairo Arabella Clubhouse, est attendu en 2026. Deux hôtels naturellement pourvus de vastes espaces de réunions. En parallèle, Le Caire « historique » accueillera lui aussi de nouveaux établissements, notamment du côté du groupe Hilton avec les Waldorf Astoria Cairo Heliopolis et le Hilton Cairo Nile Maadi. De son côté, Mandarin Oriental s’apprête à faire revivre un des légendes de la ville, le Shepheard Hotel.

Si Le Caire est à l’honneur, d’autres grandes métropoles s’attendent à voir leur offre s’étoffer dans les années à venir. Addis Abeba et Lagos parmi celles comptant le plus grand nombre de projets, mais aussi Nairobi, Abuja, Abidjan ou Alger : toutes ces grandes villes du continent comptent entre 2000 et 4000 chambres en projet.

Lagos, une autre des métropoles africaines principalement visées par les hôteliers.
Lagos, une autre des métropoles africaines principalement visées par les hôteliers.

Alors que l’hôtellerie africaine peut appuyer son développement sur plusieurs acteurs locaux comme Mangalis, Azalai ou Onomo, les grands groupes internationaux restent les principaux moteurs de cette croissance. Premier groupe mondial, Marriott est aussi un des principaux hôteliers en Afrique depuis son rachat du groupe sud-africain Protea. De la même manière, Accor est aussi largement représenté du nord au sud du continent, avec comme soutien de son développement en Afrique subsaharienne la plate-forme d’investissement Kasada. Ces deux groupes vont encore renforcer leur offre puisque le pipeline de Marriott est fort de 123 hôtels en préparation, sous les marques Marriott, Four Points by Sheraton et Protea notamment. De son côté, le pipeline de Accor englobe près de 90 établissements, sous les marques Swissôtel, Novotel et Fairmont entre autres, mais aussi Rixos côté resorts de luxe.

Mais, derrière ces deux fers de lance, d’autres grands noms de l’hôtellerie mondiale ne cachent pas leurs ambitions sur le continent. C’est le cas de Hilton dont la marque fanion et éponyme est celle qui compte le plus de projets en cours en Afrique avec près de 30 Hilton en phase de développement, tout en s’appuyant aussi sur l’enseigne DoubleTree pour étendre son empreinte.

De la même manière, le groupe Radisson a fait de l’Afrique un de ses principaux axes de croissance et accélère son développement. Au cours des seules deux dernières années, Radisson a ouvert 14 hôtels et conclu 25 autres projets. Parmi les ouvertures attendues en 2023, un premier hôtel au Ghana, de nouveaux établissements au Maroc – à Casablanca, Taghazout et Saidia -, mais aussi à Tunis et Lusaka, en Zambie. Le groupe Radisson vise ainsi la barre des 150 hôtels en exploitation ou en préparation dans les cinq prochaines années, contre 100 aujourd’hui.

Pour autant, il n’est pas le seul à regarder de plus près les opportunités de développement sur le continent, des groupes comme Hyatt, Pan Pacific et Wyndham ayant tous des projets d’implantation avancés. Des opportunités qui s’étendent aux longs séjours puisque le leader mondial de ce segment, Ascott, a une dizaine de projets en cours, dont des ouvertures prochaines de résidences à Abidjan, Casablanca, Dakar, Lagos et Nairobi. Comme le constate Trevor J. Ward, directeur général du groupe W Hospitality : « Nous restons optimistes quant à la croissance future de l’industrie hôtelière en Afrique. Et nous ne sommes pas les seuls !«